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By Steven Voser


Pour certains, le cannabis est un moyen idéal de se détendre, de se relaxer et de se déconnecter. Pour d’autres, c’est le lubrifiant parfait pour faire tourner les rouages de leur créativité. Des peintres aux musiciens et des sculpteurs aux danseurs, les artistes qui utilisent ouvertement la weed pour leur créativité ne manquent pas. Ci-dessous, nous mettons en lumière certains de nos artistes préférés dont les efforts créatifs sont sublimés ou inspirés par le cannabis. Poursuivez votre lecture pour découvrir qui ils sont et pour en savoir plus sur les effets du cannabis sur la créativité en général : vous pourriez être surpris par ce que vous lirez !

Un collage de trois personnes et deux plantes de marijuana. En haut : Deux plantes de marijuana. Au centre : Un homme, un deuxième homme et une femme en train de chanter.

Le cannabis peut-il contribuer au processus créatif ?

Selon certains partisans, les bienfaits potentiels du cannabis sur la créativité proviendraient de sa capacité à détendre le corps et l’esprit, à relâcher la tension et à réduire les inhibitions. Toutefois, il s’agit là d’un point de vue très général. Heureusement, certains chercheurs tentent aujourd’hui de découvrir si et comment le cannabis peut améliorer ou soutenir la créativité.

En 2022, trois chercheurs de la Foster School of Business, de l’University of Virginia et de la National University de Singapore ont mené deux études[1] avec plus de 300 consommateurs de cannabis dans l’État de Washington (où le cannabis est légal). Les chercheurs ont veillé à inclure des participants qui ne consommaient pas de cannabis, ainsi que d’autres qui en consommaient. Des enquêtes et des tests de dépistages ont confirmé que les fumeurs réguliers du groupe consommaient du cannabis plusieurs fois par semaine. On a ensuite invité les participants à réaliser plusieurs activités créatives dans leur cadre habituel et, s’ils consommaient de la weed, d’indiquer la quantité et le type de cannabis qu’ils consomment normalement.

Par exemple, l’une des activités consistait à trouver le plus grand nombre possible d’utilisations créatives d’une brique. Dans la seconde étude, les participants devaient répondre à une question similaire, à savoir trouver le plus grand nombre de façons possibles d’aider un petit groupe de musique à augmenter ses revenus. On a en suite soumis les réponses à ces questions à l’évaluation d’autres participants à l’étude ainsi que d’un panel d’experts en la matière et d’assistants de recherche.

L’étude a conclu qu’en général, les participants qui avaient consommé de l’herbe étaient de meilleure humeur. Les auteurs les décrivent comme « plus heureux, plus gais et, tout simplement, de meilleure humeur ». En effet, ils ont trouvé leurs propres idées, ainsi que celles des autres participants, plus créatives. En revanche, les participants, les assistants de recherche et les experts sobres ont constaté que les idées des participants « high » n’étaient pas plus créatives que celles des participants « non high ».

Ces résultats sont-ils concluants ? Bien sûr que non, car les études scientifiques sur le cannabis le sont rarement. Cependant, elles montrent clairement que la créativité est subjective : ce qui peut sembler créatif et innovant à une personne peut ne pas l’être pour une autre. D’autre part, les résultats de l’étude ne disent rien sur la « sensation » d’être créatif. Les personnes qui apprécient l’effet du cannabis peuvent se sentir plus créatives lorsqu’elles en consomment, et ce même si les autres pensent pareil ou non. Ce sentiment peut, d’une manière plus subjective et personnelle, amener cette personne à réfléchir et à aborder les problèmes ou les situations de manière unique et plus créative.

Le cannabis dans le contexte historique de l’art

Peu importe que la science confirme ou non que le cannabis augmente la créativité, une chose est sûre : les personnes créatives se tournent depuis longtemps vers le cannabis et d’autres substances enivrantes pour alimenter le fameux « flow ». En fait, certaines des premières représentations de la weed nous viennent de l’art. La plus ancienne mention écrite du cannabis, par exemple, est le caractère chinois « ma » (麻), qui signifie « chanvre » et date de 3000 avant notre ère. De nombreux chercheurs pensent que ce caractère est en fait une illustration[2] de plants de chanvre suspendus pour sécher sous un abri. Encore plus tôt, le cannabis apparaissait également dans les peintures rupestres japonaises du néolithique.

Le cannabis apparaît également à de nombreuses reprises dans l’art hindou ancien qui représente souvent le dieu Shiva, ainsi que des humains, en train de consommer de l’herbe, généralement sous la forme de bhang qui est une puissante boisson infusée au cannabis et encore consommée de nos jours dans toute l’Inde.

Après s’être répandu de l’Asie au monde arabe, le cannabis s'est frayé une place dans la majeure partie de l’Europe à la fin du Moyen Âge. Au XIXe siècle, il était ouvertement consommé au Club des Hashischins de Paris, qui comptait parmi ses membres et/ou visiteurs des écrivains tels qu’Alexandre Dumas, Victor Hugo, Charles Baudelaire, Eugène Delacroix et bien d’autres encore.

Des exemples plus modernes des liens entre le cannabis et le monde de l’art incluent les poètes « beatniks » des années 50 et la musique des mouvements de contre-culture des années 60 et 70. Des écrits de Kerouac, Ginsberg et Burroughs aux nappes mystérieuses de « I Am The Walrus » des Beatles, l’art du milieu et de la fin du XXe siècle baigne dans l’influence indéniable du cannabis.

Comparaison côte à côte : une peinture rupestre délavée d'une figure avec des arbres et une représentation moderne vibrante de Shiva tenant un trident et un bâton.

Quels sont les thèmes communs à l’art inspiré par la weed ?

De la prose surréaliste au rock psychédélique en passant par des peintures colorées, l’art du cannabis peut prendre de nombreuses formes. Bien sûr, on pourrait dire que les expériences de l’individu ou des individus qui ont réalisé l'œuvre d'art l'influencent toutes de manière unique. Parallèlement, les œuvres d’art inspirées par le cannabis partagent souvent des thèmes communs comme :

  • Les interprétations surréalistes de sujets « réels »
  • Les thèmes religieux
  • Les éléments psychédéliques
  • La justice et la morale
  • L’activisme
  • Cannabis et « flow » dans le processus créatif

Comme vous le savez en lisant d’autres articles du blog de RQS, nous croyons fermement que l’expérience du cannabis est extrêmement subjective. Comme on est tous différents les uns des autres, l’expérience du cannabis est unique pour chacun. Par extension, la façon dont cette plante ancestrale affecte la créativité d’une personne est tout aussi subjective. Toutefois, sur la base de rapports anecdotiques, nous pensons que le potentiel du cannabis à améliorer la créativité réside, au moins partiellement, dans sa capacité à faire tomber les barrières du processus créatif.

Comme nous l’avons mentionné (et comme vous l’avez probablement expérimenté vous-même), le cannabis peut être très relaxant, parfois au point de nous faire dormir. Cependant, la bonne dose de la bonne variété peut apporter juste ce qu’il faut de détente pour que vous soyez libéré de toute tension, sans pour autant être somnolent. Vous est-il déjà arrivé de tirer quelques barres d’un joint et de sentir que les idées et les conversations semblaient couler de source, presque comme les charnières d’une porte que vous venez d’asperger de WD-40 ? C’est de cette fluidité sans grincement dont nous parlons, et c’est là que la magie opère pour les artistes amateurs de cannabis.

Sous l’effet du cannabis, vous passerez moins de temps à analyser une idée ou un projet : au lieu de cela, les idées jailliront et prendront de nouvelles formes qui vous inspireront et vous donneront envie de créer. Avant que vous ne vous en rendiez compte, un accord sur une guitare, une couleur sur une palette ou un simple mot sur une page peuvent ouvrir un monde de possibilités que vous aurez hâte d’explorer.

  • Rituels artistiques des artistes cannabiques

En plus de mettre certaines personnes dans un état de « flow », le cannabis peut également aider les artistes à se connecter à leur créativité en leur fournissant une sorte de rituel. S’allumer un joint une heure ou deux avant de se mettre au travail, peut-être lorsqu’on installe et prépare l’espace où l’on compte créer, peut servir de rituel qui aide les artistes à mettre les rouages créatifs en mouvement.

5 artistes inspirés par le cannabis

Prêt à voir le pouvoir créatif du cannabis en action ? Découvrez les œuvres de ces artistes inspirés par le cannabis.

  • Chris Burden

Chris Burden est un artiste américain réputé pour ses installations controversées et souvent dangereuses, dont beaucoup ont mis sa sécurité en péril. Parmi les exemples, citons Shoot (1977), où Burden se fait tirer dans le bras par un assistant avec une carabine de calibre 0,22, 747 (1972) où Burden tire plusieurs coups de feu sur un Boeing 747 qui quittait l’aéroport international de Los Angeles, et Trans-Fixed (1974), où Burden est cloué sur le toit d’une coccinelle Volkswagen sur la promenade Speedway Avenue à Venice en Californie.

En 1978, Burden rejoint le département artistique de l’UCLA. La même année, il fait « voler » deux joints à travers la frontière américano-mexicaine avec des avions miniatures propulsés par des élastiques, dans le cadre de son œuvre « Coals to Newcastle », nommée d’après une expression idiomatique britannique qui décrit un acte tout bonnement inutile. Les avions qu’il a utilisés portaient des inscriptions telles que « fumen los muchachos » (« fumez les garçons »), et l’une des étudiantes de Burden a documenté l’ensemble de l’événement.

Photo en noir et blanc d'un homme tenant un fusil face à un autre homme, à côté d'une image d'une pièce avec des bateaux dorés suspendus au plafond.
  • Melanie Bernier

Melanie Bernier est musicienne, artiste et professeur à la Virginia Commonwealth University. En plus de faire de la musique punk survoltée, Bernier fait aussi des sculptures à base de fibres inspirées par la weed. Après avoir vécu avec des dealers de cannabis, elle s’est intéressée au passage du cannabis dans le mainstream aux États-Unis et, en particulier, à ce que cela pouvait signifier pour la « culture décérébrée du cannabis ». Il n’a pas fallu longtemps pour que son nouvel intérêt se répercute dans son art.

Elle a d’abord créé Joints, une collection de têtes et de joints de weed hyperréalistes sculptés dans du tissu et d’autres fibres. Elle a ensuite approfondi le dilemme de la légalisation du cannabis et de ses effets sur la culture du cannabis en créant Colours, une collection de paquets de cigarettes de cannabis fictifs approuvés par le gouvernement et brodés de ratios et de chiffres : un commentaire sur la perte possible de ce qu’est vraiment la culture du cannabis alors qu’elle transitionne de quelque chose d’underground à un énième secteur d’activité en plein essor aux États-Unis.

Image divisée : à gauche, une galerie d'art avec des murs blancs, un sol en bois, des tableaux et des boules rouges. À droite, une photo en noir et blanc d'un groupe en live jouant dans un endroit bondé et faiblement éclairé.
  • Fred Tomaselli

Fred Tomaselli est un artiste américain qui crée des royaumes grandioses qui occupent des espaces à la fois terrestres et cosmiques, ce qui n’est pas difficile à imaginer, étant donné qu’il est né dans la culture surf du sud de la Californie. Ses peintures sont connues pour être de grande taille, extrêmement colorées, et intègrent souvent des matériaux uniques, tels que des panneaux de bois et d’épaisses couches de résine époxy. Sous les nombreuses couches de l’œuvre de Tomaselli, vous trouverez de nombreux restes de pilules et de feuilles de cannabis. Mais son œuvre la plus favorable à la weed est sans aucun doute Super Plant, qui représente un énorme plant de cannabis aux racines profondes et aux branches élancées.

Outre ses liens avec le mysticisme oriental et « l’Americana » (par sa ressemblance avec les miniatures indiennes et l’arbre de vie des Shakers), Tomaselli considère cette œuvre comme une représentation de l’histoire de l’art. Il en va de même pour la plupart de ses travaux, en raison de la mixité de ses matériaux et de ses influences.

Œuvre abstraite représentant un oiseau coloré et une tête humaine, tous deux faits de petites formes vibrantes, avec des formes émergeant de la tête.
  • Ricardo Cortés

Ricardo Cortés est un illustrateur surtout connu pour avoir illustré deux livres à succès au ton pince-sans-rire. Le premier est Go the Fuck to Sleep, une histoire pour adultes écrite par Adam Mansbach et narrée par l’acteur Samuel L Jackson. Le second est I Don't Want to Blow You Up, un livre de coloriage consacré à des musulmans célèbres (onze réels, deux fictifs) qui ne sont pas des terroristes.

En 2005, Cortés a poursuivi avec son œuvre la plus célèbre : It’s Just a Plant, un livre pour enfants destiné aux parents désireux d’éduquer leurs enfants sur le cannabis. Bien que le livre ait suscité une certaine controverse, en particulier parmi les décideurs et les experts conservateurs, It’s Just a Plant a reçu des avis généralement favorables, notamment de la part du New York Post, qui l’a qualifié de « trouble-fête ».

Image divisée de deux couvertures de livres. À gauche : Go the F**k to Sleep avec un enfant et des tigres. À droite : It's Just a Plant avec une plante de marijuana.
  • Dan Colen

Dan Colen est un artiste visuel basé à New York qui est connu pour employer la peinture à l’huile traditionnelle ainsi que l’utilisation de toutes sortes de matériaux uniques. Son œuvre Secrets and Cymbals, Smoke and Scissors (My Friend Dash's Wall in the Future), par exemple, est composée de photos instantanées et recrée l’appartement de l’un des amis de Colen, l’artiste et photographe Dash Snow, aujourd’hui décédé.

L’œuvre Life Marijuana, quant à elle, présente explicitement le cannabis sous la forme de la couverture du magazine Life d’octobre 1969, qui montre un sujet inconnu en train de fumer un joint. Une autre œuvre similaire, This Is Addictive, réimagine de nombreux vices populaires comme des éléments du tableau périodique.

Gros plan d'une peinture abstraite avec des coups de pinceau texturés verts et bruns à gauche, et une galerie d'art moderne avec trois peintures abstraites colorées sur des murs blancs à droite.

L’éthique et la stigmatisation liées à la consommation du cannabis pour la créativité

Si vous fumiez du cannabis au cours de la seconde moitié du XXe siècle, il y a de fortes chances que vous soyez resté discret à ce sujet, quels que soient les bienfaits que vous en tiriez. Aujourd’hui, cependant, les choses ont complètement changé. Même si c’est encore illégal dans de nombreuses régions du monde, fumer du cannabis est loin d’être aussi tabou qu’auparavant. En fait, il est désormais courant que les gens admettent ouvertement leur amour pour la weed.

Alors que l’on disait autrefois que le cannabis tuait les cellules du cerveau, provoquait le cancer et rendait même fou, on pense aujourd’hui que ses effets relaxants, enivrants et même énergisants ont une multitude de bienfaits, en particulier pour le processus créatif. Des rappeurs comme Snoop Dogg et Wiz Khalifa aux humoristes et acteurs comme Sarah Silverman et Seth Rogen, en passant par des chefs d’entreprise comme le regretté Steve Jobs, il ne manque pas de créatifs très performants qui ne jurent que par la weed comme muse. À mesure que le mouvement de légalisation se développe, nous espérons voir disparaître les préjugés qui l’entourent.

Pinceau dans une main, joint dans l’autre

Les artistes et les créateurs se tournent depuis longtemps vers les substances enivrantes pour trouver l’inspiration. Le cannabis a conservé sa place sur le podium en fournissant aux écrivains, aux peintres, aux sculpteurs, aux danseurs, aux musiciens et même à des entrepreneurs très performants l’effet parfait pour trouver leur flow. En effet, des preuves archéologiques suggèrent que certaines représentations du cannabis dans l’art visuel remontent à 5 000 ans avant notre ère. Aujourd’hui, alors que la légalisation continue d’évoluer et que les opinions et les lois autour du cannabis changent, nous soupçonnons que de plus en plus de personnes de tous horizons s’ouvriront à sa consommation pour libérer leur créativité.

Sources Externes
  1. Research: Does Cannabis Really Make You More Creative? https://hbr.org
  2. Ma-Ren_Hua https://www.drscottjay.com
Avertissement:
Ce contenu est conçu dans un but purement éducatif. Les informations fournies proviennent de recherches rassemblées depuis des sources externes.

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