Comment le déficit de pression de vapeur (VPD) peut booster les rendements de votre cannabis ?

en tant que cultivateur de cannabis en intérieur, vous avez l’habitude de surveiller et d’ajuster la température et l’humidité, mais avez-vous déjà entendu parler du déficit de pression de vapeur? il est intimement lié à ces deux variables. en vous y intéressant, vous pourrez faire passer vos rendements au niveau supérieur. découvrez ci-dessous tout ce que vous devez savoir à ce sujet.

Qu’est-ce que le déficit de pression de vapeur (VPD) ?

Si vous cultivez de l’herbe en intérieur, vous savez à quel point le contrôle que vous avez sur plusieurs variables environnementales est important. Contrairement à la culture d’herbe en extérieur, l’environnement artificiel d’une tente de culture vous permet un contrôle de presque tous les facteurs environnementaux tels que la température, l’humidité, l’intensité de la lumière, l’arrosage, etc.

Le fait de maintenir soigneusement toutes ces variables au sein des fourchettes souhaitées permet aux cultivateurs d’offrir à leurs plants une santé optimale et ainsi d’une augmentation des rendements qu’ils finiront par offrir. Toutefois, les cultivateurs les plus expérimentés qui lisent cet article ont peut-être remarqué qu’il manque une variable clé parmi celles mentionnées précédemment : le VPD.

Également connu sous le nom de déficit de pression de vapeur, le VPD est un autre paramètre que les cultivateurs d’intérieur les plus minutieux peuvent manipuler pour améliorer le développement des plants. Une fois compris et appliqué, le fait de jouer sur le VPD peut améliorer des paramètres cruciaux, tels que l’absorption des nutriments et le rendement final.

Vous savez donc qu’il est possible d’agir sur le VPD et vous connaissez certains de ses avantages. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Pour faire simple, il s’agit d’une mesure du pouvoir de séchage de l’atmosphère dans l’environnement de culture, qui peut affecter le taux de transpiration de vos plants de cannabis.

Plus précisément, le VPD est la différence entre la quantité d’humidité actuellement présente dans l’air et la quantité d’humidité que l’air de l’espace de culture pourrait théoriquement contenir. Ces deux facteurs sont représentés respectivement par l’humidité relative et la pression de vapeur saturée (SVP). Cela peut sembler assez banal et sans importance, mais cela peut avoir un impact important sur la santé et la productivité de vos plants de cannabis.

Pourquoi le déficit de pression de vapeur est-il important ?

Même les cultivateurs experts opérant dans des locaux de culture professionnel peuvent trouver que le VPD est difficile à gérer avec précision. Cependant, le simple fait d’en être conscient et de faire un petit effort pour l’orienter dans la bonne direction peut aider vos plantes à prospérer. Le VPD est devenu un sujet d’intérêt pour les horticulteurs parce qu’il semble pouvoir favoriser ou diminuer la transpiration des plantes.

La transpiration désigne le fait pour une plante de perdre de l’eau par ses feuilles. Ce processus peut sembler assez basique, mais il a une influence considérable sur la physiologie et la santé des plantes. Si vous avez déjà cultivé des plantes, qu’il s’agisse de cannabis ou de carottes, vous savez qu’elles ont besoin d’être bien arrosées. Mais les plantes ne conservent pas la grande majorité de l’eau qu’elles absorbent dans le sol. En fait, elles en perdent près de 99 % par transpiration à travers leurs feuilles. Perdre n’est pas le bon terme, car on pourrait croire que cette eau est gaspillée en vain. Au contraire, elle les aide à rester en vie.

La transpiration à l’interface feuille-atmosphère crée une pression négative. L’intensité de cette pression peut varier considérablement en fonction de l’humidité relative (HR) externe. Une HR élevée entraîne une pression négative plus faible, tandis qu’une HR faible l’augmente. Cette pression crée une « attraction » qui attire l’eau vers le haut à travers les vaisseaux du xylème. Les xylèmes sont des sortes de canaux qui transportent l’eau et font partie du système vasculaire des plantes. Ce mouvement d’eau constant dans les plantes les maintient droites et solides et permet également le transport des nutriments et de l’eau des racines jusqu’à la canopée.

La transpiration permet donc aux plantes de rester en vie et de bien se développer et le VPD a un impact énorme sur ce processus physiologique. Puisque les cultivateurs peuvent dans une certaine mesure contrôler le VPD, ils peuvent ainsi influencer la santé et la productivité de leurs plants en jouant sur cette variable. Avant d’aborder la manière de modifier le VPD, examinons les avantages de vous pencher sur ce facteur pour votre culture de cannabis.

Comment le déficit de pression de vapeur affecte-t-il la croissance des plants de cannabis et leurs rendements ?

Avant de nous plonger dans l’univers passionnant des graphiques et des techniques de modification du VPD, découvrez l’intérêt de vous pencher sur la modulation du déficit de pression de vapeur.

Photosynthèse

Un déficit de pression de vapeur trop élevé dans votre chambre de culture entraînera la fermeture des stomates de vos plantes. Ce mécanisme de protection leur évitera de perdre trop de sa précieuse eau et réduira également la dangereuse tension de l’eau des xylèmes. Cependant, la photosynthèse est affectée^[1] par la fermeture forcée des stomates. En effet, ces petits trous à la surface des feuilles font office de porte d’entrée pour le dioxyde de carbone dont les plantes ont besoin pour créer des sucres. Une réduction de la photosynthèse signifie moins d’énergie pour la plante et donc une réduction de son développement et de sa productivité.

Absorption des nutriments

La pression négative créée à la surface des feuilles lors de la transpiration a des répercussions dans la zone racinaire. Elle provoque un flux massif^[2] de nutriments vers les racines. La transpiration joue donc un rôle important dans l’acquisition des nutriments. Il est intéressant de noter que la capacité de transpiration dépend grandement du VPD. Une faible humidité relative et un VPD élevé réduisent la transpiration, tandis qu’une forte humidité relative et un VPD faible ont l’effet inverse.

Prévention des maladies

Le contrôle du déficit de pression de vapeur implique le contrôle des niveaux d’humidité relative au sein de l’espace de culture. Indirectement par le biais de différents mécanismes, cela peut contribuer à minimiser le risque que vos plants tombent malades. Pendant la phase de floraison, les plants matures sont sujets à des infections fongiques capables de ruiner toute une récolte. Le maintien d’un VPD élevé et donc de faibles niveaux d’humidité peut contribuer à réduire les risques qu’un agent pathogène mette en péril votre récolte. Toutefois, plus tôt dans le cycle de croissance, une humidité relative plus élevée et un VPD plus faible sont préférables. Cela favorise la transpiration et l’absorption des nutriments, ce qui permet d’éviter les carences qui sont elles aussi capables d’augmenter les risques de maladies chez vos plants.

Régulation de la température

La température et le VPD sont étroitement liés et partagent une corrélation positive^[3]. Des températures plus élevées sont associées à un VPD plus élevé et donc à une humidité relative plus faible. Maintenirun VPD optimal au bon moment du cycle de croissance peut contribuer à réduire les températures à la surface des feuilles. En manipulant le VPD, les producteurs peuvent réduire les pertes d’eau excessives et réduire les signes, les symptômes et les conséquences du stress thermique.

Optimisation du rendement

Un VPD optimal maintenu tout au long du cycle de culture se traduit par une santé, une croissance et un développement supérieurs des plantes. En toute logique, cela se traduit par de meilleurs rendements au moment de la récolte. En tant que variable environnementale importante, le VPD ne se contente pas de donner lieu à des récoltes plus importantes^[4], mais il incite aussi les plantes à se développer plus vite et à mûrir plus tôt. En influant sur le VPD, vous pourrez déchainer le véritable potentiel génétique de chaque cultivar de cannabis que vous cultivez.

Comment calculer le déficit de pression de vapeur

Pour connaître cette valeur, les cultivateurs doivent effectuer un calcul à l’aide de deux variables. Tout d’abord, il faut déterminer la pression de vapeur saturée (SVP), c’est-à-dire la quantité maximale d’eau que l’air peut contenir en fonction de sa température.

Ensuite, il faut mesurer l’humidité relative de l’espace de culture (la quantité d’humidité contenue dans l’air), on parle également de pression de vapeur réelle. Une fois que l’on dispose de ces deux valeurs, il lui suffit de calculer la différence entre les deux. Cette somme est calculée à l’aide d’une unité de pression appelée kilopascal (kPa). L’équation se présente comme suit :

VPD (kPa) = pression de vapeur saturée (kPa) - pression de vapeur réelle (kPa)

Lors de ce calcul, il faut tenir compte du fait que la pression de vapeur saturée d’un espace de culture varie en fonction de la température de l’air. En plaçant un hygromètre dans votre espace de culture, vous pouvez mesurer en permanence la température et l’humidité relative. Avec ces chiffres, vous pouvez utiliser le tableau ci-dessous pour calculer facilement votre VPD.

Graphique du VPD du cannabis

Après avoir collecté vos données à l’aide de votre hygromètre numérique, il vous suffit d’insérer les chiffres dans le tableau ci-dessous pour connaître le VPD de votre espace de culture.

Déficit de pression de vapeur optimal pour la phase de croissance

Si vous avez déjà cultivé du cannabis, vous savez que les plantes réagissent mieux à certaines variables et à certains apports à différents stades de leur cycle de culture. Par exemple, les plants apprécient des niveaux plus élevés d’azote pendant la phase de croissance, mais plus de phosphore et de potassium pendant leur floraison. De même, les plants photopériodiques ont besoin de cycles lumineux plus longs pour rester en phase de croissance et de périodes d’exposition à la lumière plus courtes pour entrer en phase de floraison.

De la même manière, vos plantes de cannabis préféreront différents niveaux de VPD qui dépendent de leur âge et de leur stade de croissance. Toutes les cultures ont commencé par une bouture ou une graine. Quelle que soit la manière dont vous démarrez votre prochain cycle de culture, sachez que les semis du cannabis s’épanouissent dans une plage idéale de VPD comprise entre 0,4 et 0,8 kPa. Ces faibles valeurs de VPD reflètent des niveaux élevés d’humidité qui aident les jeunes plantes à établir des systèmes racinaires sains. Cet environnement limitera la transpiration et empêchera les boutures et les semis de perdre trop d’eau.

Passé le stade du semis, il est préférable de maintenir un VPD compris entre 0,8 et 1,2 kPa. Cela permettra à vos plants de se développer rapidement et trouver un bon équilibre en matière de transpiration. Ils profiteront d’une humidité suffisamment élevée pour se développer correctement sans pour autant rencontrer de problèmes liés à l’humidité.

Le VPD idéal pour la phase de floraison

Les plants ont besoin de différentes fourchettes de VPD pendant leur phase de floraison. À partir du moment où vous voyez les têtes commencer à pointer le bout de leur nez, vous devrez maintenir une fourchette de 1,0 à 1,2 kPa. Cela permettra à la transpiration de se poursuivre, sans que l’humidité n’augmente suffisamment pour accroître le risque de pathogènes fongiques. Vous optimiserez ainsi le développement des têtes tout en évitant certaines maladies.

Au milieu et à la fin de la floraison, vous devrez pousser le VPD plus loin et vous dirigez vers 1,4 à 1,6 kPa. En oscillant autour de ces variables, vous aiderez vos têtes à finir de mûrir tout en luttant contre les menaces fongiques. Cela permettra à vos plants une transpiration élevée, à la limite de la surtranspiration (un état dans lequel elles se dessècheront beaucoup trop). Essayez de ne pas laisser votre VPD dépasser les 1,6 pKa.

Comment moduler le VPD de votre environnement de culture

Vous connaissez maintenant le VPD, son impact sur les plants de cannabis et les plages idéales de VPD pendant différents cycles de culture. Cependant, connaître les plages parfaites ne vous sera que peu utile si vous ne savez pas comment moduler le VPD ! Ci-dessous, nous vous expliquerons les façons les plus simples de gérer cette variable.

Ajuster l’humidité relative

Comme vous pouvez le voir dans le tableau ci-dessus, l’humidité relative a une grande influence sur le VPD. Parmi toutes les variables auxquelles les cultivateurs de cannabis en intérieur doivent faire face, l’humidité est l’une des plus faciles à contrôler. Il suffit d’installer un humidificateur et/ou un déshumidificateur dans votre espace de culture, selon si vous en voulez plus ou moins. Vous pouvez également placer des dômes sur vos semis et vos boutures pour maintenir un niveau d’humidité élevé.

Contrôler la température

La température a également une grande influence sur le VPD, car elle détermine la pression de vapeur saturée. Vous pouvez contrôler en permanence la température en gardant l’œil sur votre thermohygromètre numérique. Si vous avez besoin de l’ajuster, les options ne manquent pas : climatiseurs, chauffages et ventilateurs. Gérer la température en culture se fait de la même manière qu’au quotidien !

Investir dans des régulateurs de VPD

Si vous voulez vraiment vous la jouer pro, reliez votre culture à un contrôleur et à un capteur qui régulera automatiquement l’humidité et la température de votre espace. Vous pourrez acheter des kits que vous ferez travailler ensemble, ou bien acheter des contrôleurs VPD spécifiquement dédiés à cet effet.

Maintenir une bonne ventilation

Le degré de circulation d’air que vous devez maintenir variera en fonction de la plage de VPD que vous visez. Cependant, assurez-vous toujours d’une certaine circulation de l’air, quel que soit le stade du cycle de culture, par le biais de ventilateurs et d’un système d’échappement. Cela permettra de maintenir un échange d’air frais et d’éviter que l’humidité ne devienne trop élevée.

Expérimentez avec différentes variétés

Les facteurs environnementaux jouent un rôle important dans la culture du cannabis, mais il en va de même pour la génétique des plants que vous cultiverez. Vous constaterez que différentes variétés réagissent différemment à des plages de VPD similaires. Certaines se porteront mieux dans des plages que vous trouverez plus faciles à maintenir, tandis que d’autres nécessiteront bien plus d’efforts. Cultivez plusieurs de vos variétés préférées et voyez comment le fait de se concentrer sur le VPD influe sur les résultats et la culture de chacune.

Prenez des notes

Veillez à bien tout noter au cours de vos expériences, non seulement les variables directement liées au VPD, mais aussi l’intensité lumineuse et les nutriments administrés. Si vous tombez sur un régime qui fonctionne et produit des résultats incroyables avec une variété en particulier, vous serez ravi d’avoir pris le temps de noter ce qui a donné des résultats si géniaux !

Faut-il se concentrer sur le VPD pour un développement optimal des têtes ?

Oui et non. Désolé pour cette réponse qui semble un peu hypocrite, mais écoutez-nous ! Se concentrer sur le VPD devrait largement dépendre de vos compétences en tant que cultivateur. Si vous n’avez cultivé que quelques plants, continuez à vous concentrer sur les bases de la culture du cannabis. Ne vous perdez pas dans les techniques mystérieuses, le plus important c’est de commencer par avoir la main verte!

Si vous êtes un peu plus expérimenté et que vous souhaitez expérimenter des moyens d’améliorer les rendements de vos cultures en termes de qualité et de quantité, essayez de vous concentrer sur le VPD pour vos prochaines cultures. Ce n’est en aucun cas une solution miracle, mais vous pourriez être surpris en obtenant des rendements un peu plus importants, des têtes plus puissantes et moins de stress et de maladies chez vos plants.