La surveillance par drone est-elle un problème pour la culture de cannabis en extérieur ?

La menace d’une détection par la surveillance aérienne inquiète depuis longtemps les cultivateurs de cannabis en intérieur dans les régions frappées par la prohibition. Les hélicoptères équipés pour repérer les cultures recherchent divers indices pour découvrir des activités illicites, notamment des signaux thermiques. Toutefois, le paysage technologique évoluant très rapidement, le confort dont pouvaient jouir les cultivateurs en extérieur grâce à des lieux isolés, du camouflage et autres techniques discrètes commence à devenir plus précaire.

Avec l’avènement des technologies avancées des drones et de l’intelligence artificielle, de nombreux cultivateurs d’extérieur réfléchissent à de nouveaux moyens de garder leurs plants dissimulés. Découvrons l’état actuel de la surveillance aérienne du cannabis, son impact sur les cultivateurs et les stratégies qui pourraient aider à diminuer le risque de se faire prendre.

La surveillance aérienne et son impact sur la culture du cannabis

Alors que de plus en plus de pays adoptent la légalisation du cannabis, d’innombrables cultivateurs à travers le monde sont toujours menacés de poursuites pour avoir cultivé de l’herbe. Les forces de l’ordre utilisent la surveillance aérienne comme outil principal pour démanteler les cultures en intérieur et en extérieur. Si les installations en extérieur sont généralement plus difficiles à repérer, les cultures en intérieur émettent des signes caractéristiques qui les rendent plus faciles à repérer.

Bien que la surveillance aérienne ait donné lieu à de nombreuses arrestations, des cultivateurs créatifs ne cessent de trouver des moyens d’éviter la détection aérienne. Continuez votre lecture pour découvrir les bases de la technologie de surveillance aérienne, son fonctionnement et l’histoire de son application dans la traque aux cultures de cannabis.

• Les bases de la technologie de surveillance aérienne

La surveillance aérienne visant à détecter les cultures de cannabis implique l’utilisation de différents avions équipés d’optiques et de systèmes d’imagerie spécialisés. Les types d’appareils diffèrent d’un pays à l’autre, les petits avions s’avérant plus utiles dans les grandes étendues, tandis que les hélicoptères prennent le dessus dans les zones urbaines densément peuplées et construites.

Les avions présentent l’avantage évident d’un déplacement rapide et d’un point de vue panoramique. De plus, ils offrent un effet de surprise et permettent de surmonter les obstacles physiques que les équipes au sol peuvent rencontrer, qu’il s’agisse de clôtures ou de portes verrouillées. Des systèmes spécialisés installés dans les avions et les hélicoptères permettent aux opérateurs de s’approcher au plus près des sites de culture suspects, bien qu’ils se trouvent en hauteur. Les caméras à zoom et les optiques à détection de chaleur sont très efficaces pour détecter les plants, ainsi que les signes révélateurs d’une culture du cannabis.

• Comment la surveillance aérienne détecte les cultures intérieures de cannabis

Les hélicoptères de la police ne possèdent pas de dispositifs d’imagerie à rayons X et ne peuvent donc pas voir à travers les murs. Cependant, l’utilisation de caméras d’imagerie infrarouge frontale (FLIR) permet aux équipages de détecter les signatures thermiques des cultures de cannabis en intérieur. Cette technologie permet de détecter et de mesurer l’énergie infrarouge émise par les bâtiments utilisés pour la culture du cannabis à différentes échelles. Comme ces installations utilisent souvent des systèmes d’éclairage complexes, elles génèrent plus de chaleur que les maisons environnantes. Les caméras FLIR recherchent les bâtiments qui contiennent une ou plusieurs pièces dont la signature thermique est plus élevée que celle du reste de la maison. Elles sont également utilisées pour détecter l’air chaud expulsé par les bouches d’aération à l’extérieur du bâtiment.

En outre, les hélicoptères peuvent également utiliser de simples indices visuels. Dans les régions froides, les bâtiments dont le toit est dépourvu de neige au milieu d’une ville enneigée sont un signe révélateur de cultures illicites de cannabis.

L’histoire de la surveillance aérienne dans la détection du cannabis

Les autorités utilisent depuis longtemps des avions pour traquer les cultures de cannabis. Un document^[1] intitulé « Aerial Surveillance To Detecting Marihuana », publié par le ministère de la Justice des États-Unis en 1983, indique que « le meilleur avion de surveillance est le monomoteur, à ailes hautes et à train d’atterrissage fixe, tel que le Cessna 172 ». Le document détaille ensuite les meilleurs moyens de détecter visuellement le cannabis depuis les airs.

Les hélicoptères sont également devenus un moyen typique de repérer les sites de culture potentiels dans les zones urbaines. Toutefois, la technologie utilisée dans ce but a rapidement évolué ces dernières années. Les drones équipés d’un système d’imagerie thermique sont désormais une source d’inquiétude pour les cultivateurs d’intérieur. Au Royaume-Uni, la police a utilisé un drone équipé d’une technologie d’imagerie thermique pour démanteler^[2] une culture composée de plus de 150 plants.

La surveillance aérienne peut-elle détecter les cultures en extérieur?

La plupart des cultures en extérieur n’utilisent pas d’éclairage puissant. Nombre d’entre elles sont également dissimulées dans des propriétés rurales, dans des clairières ou dans d’autres endroits cachés. Par conséquent, ces activités ne sont pas susceptibles d’être détectées par des avions équipés d’une technologie de détection de la chaleur. Toutefois, les forces de police du monde entier utilisent divers dispositifs pour repérer les activités liées au cannabis depuis les airs.

Les agents de surveillance aérienne recherchent certains indices qui leur permettent de distinguer les plants de cannabis de la végétation environnante. Toutefois, le repérage du cannabis par la seule couleur depuis les airs n’est possible que si l’on recherche de grandes étendues de plants dans des environnements relativement arides. Les équipages des avions sont également formés^[3] pour repérer les plantations qui poussent dans des zones improbables où des choses semblent sortir de l’ordinaire. Ces vols patrouillent également à certaines heures de la journée et de l’année afin d’augmenter les chances de repérer une installation. Le fait de voler à une hauteur de 150-250 mètres maximise leurs chances.

Les équipages s’efforcent également de décoller le matin, lorsque les plants de cannabis ont un aspect frais et rayonnant, et de placer l’avion entre le soleil et les plants afin d’améliorer la visibilité. Les vols ont lieu principalement en juillet et en août, lorsque les plants arrivent à maturité, et l’utilisation d’appareils photo munis d’un zoom permet d’éviter les erreurs.

Stratégies pour minimiser une détection par les airs d’une culture de cannabis en extérieur

Des plants de cannabis cultivés en extérieur ne sont pas à l’abri d’une détection par des hélicoptères de surveillance de la police, des avions ou des drones. Alors, que peuvent faire les cultivateurs d’extérieur pour augmenter les chances de cacher leurs plants d’une détection aérienne ?

• Choisissez des variétés moins détectables par les airs

Toutes les variétés de cannabis n’ont pas la même taille, et la simple logique veut que les plants plus petits soient plus difficiles à repérer depuis le ciel que les plus gros. Si vous cherchez à rendre votre culture en extérieur aussi discrète que possible, il est logique de sélectionner des variétés plus petites. De plus, les palisser avec des techniques telles que le LST limitera encore plus leur taille. L’utilisation de génétiques à autofloraison réduira également de manière drastique le temps que vos plants passeront en terre. En comparaison, certains cultivars photopériodiques à dominance sativa peuvent atteindre une hauteur de 300 cm avec de larges canopées tentaculaires, ce qui les rend beaucoup plus vulnérables à la détection aérienne. De plus, il leur faut beaucoup plus de temps pour arriver à maturité, ce qui les expose à une potentielle détection sur une plus longue période.

• Mettre en œuvre des techniques de camouflage

De nombreux cultivateurs en extérieur choisissent d’utiliser des techniques de camouflage pour aider leurs plants à se fondre dans l’environnement. Les filets marron et verts et les toiles et voiles d’ombrage fonctionnent bien pour cacher les plants sans attirer l’attention. Ces matériaux laissent passer suffisamment de lumière pour permettre aux plants de s’épanouir tout en masquant leur apparence évidente. S’ils sont efficaces pour dissimuler les plants à la détection aérienne, ils peuvent avoir l’effet inverse à hauteur d’homme. Si vous décidez d’utiliser cette technique, faites-le dans le cadre d’une petite culture ne comportant que quelques plants.

• Adopter la polyculture

La polyculture fait référence à de nombreuses espèces de plantes qui poussent côte à côte en harmonie. Non seulement cette méthode de culture rend les plants de cannabis beaucoup plus difficiles à repérer depuis les airs, mais elle contribue à améliorer la santé des plantes et de la terre. La polyculture améliorera le microbiome du sol, limite la propagation des parasites et des maladies, et offre également des récoltes d’herbes culinaires, de légumes et de fruits. Au lieu de cultiver en rangées évidentes, pensez à créer une polyculture plus chaotique qui ne porte pas l’empreinte de l’homme depuis les airs.

• Planifiez vos cultures pour éviter les pics de détection

Les hélicoptères, les avions et les drones de la police survolent le ciel à la recherche de cannabis de juin à août. Vous pouvez programmer votre culture en conséquence afin que vos plants passent le moins de temps possible à mûrir pendant ces pics de détection. Encore une fois, essayez d’utiliser des génétiques à autofloraison, qui se récoltent beaucoup plus tôt et peuvent être cultivées pratiquement à n’importe quel moment de l’année (si les conditions météorologiques le permettent). Démarrez-les plus tôt dans la saison de culture à l’aide d’une serre ou d’un polytunnel, et vous récolterez juste au moment où la période de détection maximale arrive.

• Limitez votre installation

Il va sans dire que votre installation doit être aussi petite que possible. Ne cultivez jamais plus que ce dont vous avez besoin pour votre réserve personnelle si vous êtes confronté à des risques de détection aérienne dans votre région. Les grands groupes de plantes, les grands polytunnels et les jardins tentaculaires sont beaucoup plus faciles à repérer depuis le ciel.

La surveillance par drone pour la détection du cannabis à l’avenir

Au cours des deux dernières décennies, les hélicoptères et les avions ont connu un succès relatif dans la répression des activités liées au cannabis. Toutefois, le succès des forces de police dans ce domaine est susceptible d’augmenter de manière exponentielle dans un avenir proche avec l’avènement des technologies avancées de drones et de l’intelligence artificielle.

À l’avenir, il est fort probable que des flottes de petits drones pilotés ou assistés par l’intelligence artificielle faciliteront plus que jamais la traque des cultures de cannabis. Bien que cette perspective puisse inciter de nombreux cultivateurs à se réfugier à l’intérieur, il est probable que nous verrons des cultivateurs de cannabis d’extérieur innovants créer de nouvelles façons de lutter contre cette technologie émergente.

Surveillance aérienne : Un problème croissant pour les cultivateurs de cannabis d’extérieur

La surveillance aérienne n’est pas une menace exclusive pour les cultivateurs d’intérieur. Cependant, les cultivateurs en extérieur disposent d’une série de stratégies pour cacher leurs cultures, du camouflage à la polyculture en passant par le choix du moment pour semer. Bien que ces stratégies soient souvent efficaces, les cultivateurs devront trouver de nouveaux moyens proactifs afin d’éviter les drones dopés à l’intelligence artificielle et autres avancées technologiques dans le domaine de la détection aérienne.