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Le cannabis peut-il aider contre les symptômes des hémorroïdes ?
Les hémorroïdes sont parmi les troubles les plus communs. Leur cause exacte reste inconnue, mais le port de charges et la grossesse sont des facteurs contribuant. Des changements de mode de vie et des procédures médicales peuvent aider. Aujourd’hui, on se demande si le cannabis pourrait aider à lutter contre ces douleurs. Voici ce que l’on sait.
Sommaire:
Les hémorroïdes sont vraiment gênantes. Ces veines gonflées peuvent provoquer de sérieuses irritations qui prennent la forme de douleurs et de démangeaisons. Mais comment ces gonflements gênants se forment-ils en premier lieu ? Que peut-on y faire ? Ci-dessous, vous découvrirez ci-dessous comment ils se produisent et si le cannabis peut faire quelque chose pour améliorer les symptômes gênants au niveau de l’anus.
Que sont les hémorroïdes et qu’est-ce qui les provoque ?
Les hémorroïdes, parfois écrit (à tort) *hémorrhoïdes, peuvent être internes ou externes. Ce trouble douloureux se développe dans et autour de l’anus et il est presque aussi désagréable de le décrire que de le subir. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Qu’est-ce qui les provoque ?
Les hémorroïdes ne sont pas une sorte d’excroissance obscure. Il s’agit en fait de veines gonflées. Les parties saillantes du système vasculaire qui ramènent le sang vers le cœur. Ce renflement n’est pas sans ressembler aux varices dans la mesure où il s’agit de tissus vasculaires gonflés et tordus. Cependant, la varice se développe dans les jambes et les pieds.
Ces protrusions ne sont pas de simples veines qui commencent à gonfler. Ils proviennent des tissus hémorroïdaires, une partie spécialisée de l’anatomie humaine qui repose sur le tissu conjonctif du canal anal et nous aide à déféquer. Comme vous pouvez l’imaginer, ces structures sont généralement associées aux troubles anaux en raison de leur riche approvisionnement en vaisseaux et de leur position sensible, ils voient passer un tas de choses, au sens propre comme au figuré.
Les gonflements et les déplacements de ces tissus biologiques peuvent affecter des millions de personnes chaque année. En France, on estime que les hémorroïdes ont affecté[1] une personne sur deux âgée de plus de 50 ans et plus de 4,4 % de la population aux États-Unis[2].
Les différents types d’hémorroïdes
Toutes les hémorroïdes ne sont pas les mêmes. Certains ont lieu au sein du corps, on parlera alors d’hémorroïdes internes. Ils sont aussi différents s’ils provoquent la formation de caillots sanguins. Voici les quatre principales classifications d’hémorroïdes :
Internes | Comme leur nom l’indique, ces hémorroïdes surviennent à l’intérieur de l’anus et pour cette raison, ils ne sont pas visibles. Les moins gênants sont de petits gonflements. Cependant, ils peuvent parfois prendre la forme de larges protrusions qui provoquent plus que de l’inconfort. |
Prolapsus | Lorsque les hémorroïdes internes sont extrêmement gonflées et allongées, ils commencent à s’extérioriser par l’orifice de l’anus. Dans les cas moins graves, cela ne se produit qu’en cas d’effort sur le trône. Cependant, les veines particulièrement gonflées et élongées s’extériorisent même durant le repos musculaire. |
Externes | Ce type d’hémorroïdes se forme sous la peau en dehors de l’anus. Ici, le vaisseau sanguin devient si enflé qu’il s’extériorise de sous la peau et prend parfois la forme d’une masse dure qui provoque beaucoup de douleurs. |
Thrombose hémorroïdaire | Les hémorroïdes internes et externes peuvent accumuler du sang au point de former des caillots sanguins. Bien qu’ils ne soient pas dangereux, ces caillots obstruent le flux sanguin et rendent ce trouble encore plus douloureux. |
Internes |
Comme leur nom l’indique, ces hémorroïdes surviennent à l’intérieur de l’anus et pour cette raison, ils ne sont pas visibles. Les moins gênants sont de petits gonflements. Cependant, ils peuvent parfois prendre la forme de larges protrusions qui provoquent plus que de l’inconfort. |
Prolapsus |
Lorsque les hémorroïdes internes sont extrêmement gonflées et allongées, ils commencent à s’extérioriser par l’orifice de l’anus. Dans les cas moins graves, cela ne se produit qu’en cas d’effort sur le trône. Cependant, les veines particulièrement gonflées et élongées s’extériorisent même durant le repos musculaire. |
Externes |
Ce type d’hémorroïdes se forme sous la peau en dehors de l’anus. Ici, le vaisseau sanguin devient si enflé qu’il s’extériorise de sous la peau et prend parfois la forme d’une masse dure qui provoque beaucoup de douleurs. |
Thrombose hémorroïdaire |
Les hémorroïdes internes et externes peuvent accumuler du sang au point de former des caillots sanguins. Bien qu’ils ne soient pas dangereux, ces caillots obstruent le flux sanguin et rendent ce trouble encore plus douloureux. |
Qu’est-ce qui provoque les hémorroïdes
La cause exacte des hémorroïdes reste inconnue. Une ancienne théorie prétendait qu’il s’agissait simplement de varices, mais les données montrent que les patients souffrant d’hypertension et de varices n’ont pas un risque accru de développer des hémorroïdes. Une théorie plus récente[3] pointe du doigt le glissement contre la paroi anale. Dans cette théorie, les tissus qui soutiennent le tissu anal commencent à se détériorer, ce qui provoque un déplacement de ces tissus et ainsi pousse les veines proches à se dilater et se gonfler.
L’âge est un des plus grands facteurs de risques de développement d’hémorroïdes, car les tissus s’affaiblissent et s’assouplissent. Elles peuvent également se former à la suite d’une augmentation de la pression dans la région causée par :
La grossesse | L’obésité | Une faible consommation de fibres | La constipation ou diarrhée chronique | Les efforts pour aller à la selle (pousser aux toilettes) | Le port de charges lourdes |
La grossesse | L’obésité |
Une faible consommation de fibres | La constipation ou diarrhée chronique |
Les efforts pour aller à la selle (pousser aux toilettes) | Le port de charges lourdes |
Comment sont traitées les hémorroïdes
Il existe plusieurs traitements des hémorroïdes qui vont produits topiques à la ligature en passant par des changements de mode de vie. Découvrez les plus répandus ci-dessous, nous nous plongerons ensuite dans une discussion au sujet du cannabis et des hémorroïdes.
L’approche de traitement actuelle
Dans un cadre clinique, les professionnels de la santé traitent les hémorroïdes de plusieurs manières, y compris :
Ligature par élastique | Cette procédure consiste à placer un élastique autour d’une hémorroïde pour bloquer le flux sanguin à cet endroit. |
Hémorroïdectomie | Il s’agit de l’ablation chirurgicale d’une hémorroïde effectuée sous anesthésie générale. |
Coagulation par infrarouge | Ce traitement non chirurgical utilise la lumière infrarouge pour provoquer la coagulation du sang au niveau de la zone affectée, ce qui entraîne le retrait des tissus. |
Ligature par élastique |
Cette procédure consiste à placer un élastique autour d’une hémorroïde pour bloquer le flux sanguin à cet endroit. |
Hémorroïdectomie |
Il s’agit de l’ablation chirurgicale d’une hémorroïde effectuée sous anesthésie générale. |
Coagulation par infrarouge |
Ce traitement non chirurgical utilise la lumière infrarouge pour provoquer la coagulation du sang au niveau de la zone affectée, ce qui entraîne le retrait des tissus. |
Les patients peuvent également modifier leur mode de vie pour prévenir les hémorroïdes à l’avenir et réduire la gravité de leur état.
Ces mesures comprennent :
- Rester hydraté
- Adopter un régime alimentaire riche en fibres
- Ne pas pousser aux toilettes
- Rester actif et faire de l’exercice pour éviter les longues périodes en position assise
- Ne pas se retenir d’aller aux toilettes
Pommade contre les hémorroïdes
Les médecins prescrivent aussi des produits topiques qui soulagent des douleurs, des gonflements et des démangeaisons provoqués par les hémorroïdes. Ces produits contiennent de la phényléphrine, un médicament principalement employé en tant que décongestionnant qui provoque une restriction des vaisseaux sanguins.
Les patients doivent appliquer ce produit topique en suivant les instructions de leur médecin, ce qui implique souvent une application jusqu’à 4 fois par jour où après chaque passage aux toilettes. Certains patients choisissent également d’appliquer des produits topiques à base d’hamamélis pour réduire la douleur et les démangeaisons. Cette plante à fleurs possède des propriétés astringentes et est utilisée pour traiter une longue liste d’affections de la peau, des yeux et du cuir chevelu.
Cannabis, CBD et hémorroïdes
Alors, où le cannabis trouve-t-il sa place dans tout cela ? Pouvez-vous vous attendre à vous badigeonner l’anus de cannabis dans l’espoir d’un soulagement ? Comme toujours, la réponse à une telle question ne peut se trouver que dans la littérature scientifique. Malheureusement, les données entourant le cannabis et une longue liste de conditions graves restent limitées. Les chercheurs n’ont pu trouver le temps ou n’ont pas pu accéder au droit d’étudier l’effet du cannabis sur nos derrières.
Tandis que nous attendons que les données émergent (dans les prochaines années, croisons les doigts), nous devons nous contenter de ce que nous avons. Nombreuses sont les études qui ont examiné les cannabinoïdes contre des modèles animaux de démangeaisons, douleurs et inflammations. Les résultats de ces études peuvent offrir des indices quant à la manière dont le cannabis pourrait influencer des systèmes d’hémorroïdes chez les humains.
Le lien entre SEC et les hémorroïdes
Pour commencer, nous savons que les composés du cannabis impactent notre système endocannabinoïde (SEC). Mais en quoi cela est-il important ? Eh bien, le SEC joue le rôle de régulateur universel dans le corps humain. Ce réseau de récepteurs, de molécules de signalisation et d’enzymes aide à réguler tout ce qui va du déclenchement du système nerveux, à la remodélisation osseuse en passant par la santé de la peau et le stress.
Puisque le SEC régule tant de choses dans la physiologie humaine, des malfonctionnements dans ce système pourraient aussi souligner certains troubles de la santé.
Il n’existe pas assez de données pour indiquer que le SEC pourrait avoir un rôle dans les hémorroïdes. Cependant, ce système de grande envergure joue certainement un rôle important dans les cellules épithéliales qui tapissent certaines parties du corps, notamment le canal anal. Ce réseau de régulation aide également à entretenir la peau[4] en contribuant à la croissance, à la différenciation et à la prolifération des cellules.
Les chercheurs explorent aussi l’impact des cannabinoïdes végétaux (phytocannabinoïdes) sur le SEC. Les molécules telles que le THC arrivent à se lier aux récepteurs du SEC, ce qui signifie qu’elles auront une capacité directe d’influence sur le système qui permet la régulation de notre corps. Jusqu’alors ils ont bien progressé en les testant sur des modèles de symptômes observés chez les patients atteints d’hémorroïdes, notamment la douleur et l’inflammation.
CBD vs THC : ce qu’en dit la recherche ?
Le cannabis est une véritable bio-usine phytochimique. Cette espèce produit plus de 500 composés chimiques uniques et ses fleurs produisent des centaines de cannabinoïdes et terpènes capables d’influer sur la biologie humaine et le SEC. Mais est-ce que le moindre de ces composés pourrait avoir un impact positif sur les hémorroïdes ? Dans l’état actuel des choses, nous n’en savons tout simplement rien. Cependant, des essais précliniques ayant lieu en ce moment même les testent sur des modèles d’inflammations, de démangeaisons et de douleurs. Plongeons-nous un peu plus en profondeur dans ces études.
Le CBD a connu une énorme ascension vers la popularité ces dernières années, surtout en raison de son absence d’effets psychotropes. Ce cannabinoïde ne se lie pas aux récepteurs SEC avec une très grande affinité, mais il influence tout de même[5] les niveaux d’endocannabinoïdes en perturbant les enzymes du SEC. Lorsque les hémorroïdes s’enflamment, elles libèrent un mucus irritant qui provoque une affection connue sous le nom de prurit anal.
Actuellement, des études s’intéressent au CBD et ses métabolites afin de déterminer son potentiel anti-inflammatoire[6]. D’autres études testent le CBD à la recherche d’effets sur le signalement de la douleur[7]. Bien que bon nombre de ces études soient axées sur la douleur neuropathique, les résultats pourraient être transposés aux épisodes d’inconfort aigu que connaissent les patients souffrant d’hémorroïdes.
Bien qu’il soit parfois mis de côté en raison de ses effets psychoactifs, les chercheurs testent également[8] le THC sur des modèles de douleurs. Des découvertes positives dans ce domaine pourraient mener à un ajout du cannabinoïde dans des formules topiques où il ne pourrait pas exercer d’effets mentaux. Les chercheurs testent également le THC et le CBD dans des modèles de démangeaisons[9] en raison de leur action sur les récepteurs CB1, CB2 et TRPV1.
Prévenir des hémorroïdes : le cannabis semble-t-il prometteur ?
Le cannabis peut-il nous aider à nous débarrasser des hémorroïdes ? Mieux encore, peut-il prévenir du trouble avant même qu’il survienne ? La science n’a tout simplement pas encore atteint de réponse. Il existe des centaines de produits topiques à base de cannabis qui contiennent une myriade de cannabinoïdes, de terpènes et de produits naturels. Si les témoignages anecdotiques semblent prometteurs, le manque de données dans ce domaine ne nous permet pas de dire avec certitude si l’herbe a une quelconque viabilité. Pour l’instant, nous devrons attendre que des essais sur l’humain soient réalisés avant de voir l’ajout du THC, du CBD et de leurs cousins phytochimiques dans les crèmes contre les hémorroïdes.
- CKS is only available in the UK | NICE https://cks.nice.org.uk
- Review of Hemorrhoid Disease: Presentation and Management - PMC https://www.ncbi.nlm.nih.gov
- Hemorrhoids: From basic pathophysiology to clinical management - PMC https://www.ncbi.nlm.nih.gov
- The endocannabinoid system of the skin in health and disease: novel perspectives and therapeutic opportunities - PMC https://www.ncbi.nlm.nih.gov
- Cannabidiol enhances anandamide signaling and alleviates psychotic symptoms of schizophrenia - PMC https://www.ncbi.nlm.nih.gov
- Cannabidiol (CBD) and its analogs: a review of their effects on inflammation https://www.sciencedirect.com
- The Role of Cannabidiol (CBD) in Chronic Pain Management: An Assessment of Current Evidence | SpringerLink https://link.springer.com
- The analgesic effect of oral delta-9-tetrahydrocannabinol (THC), morphine, and a THC-morphine combination in healthy subjects under experimental pain conditions https://www.sciencedirect.com
- Cannabinoids for the treatment of chronic pruritus: A review https://www.sciencedirect.com