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Le cannabis pour équilibrer le cholestérol
Le cholestérol est une substance nécessaire dans le corps humain, mais s’il devient trop élevé, des problèmes de santé peuvent apparaître. Quel est le potentiel d’influence du cannabis sur le cholestérol ?
Ces dernières années, le mot « cholestérol » est devenu l’une des plus grandes craintes pour des millions d’occidentaux. Souvent utilisé comme synonyme de maladie coronarienne, la plupart d’entre nous savent qu’un taux élevé de cholestérol peut augmenter le risque de développer une maladie cardiaque, une maladie artérielle ou un accident vasculaire cérébral. Mais qu’est-ce que le cholestérol ? Y en a-t-il un « mauvais » et un « bon » ? Et surtout, le cannabis peut-il aider à baisser le taux de cholestérol ?
Bien que les scientifiques ne soient pas encore certains que les cannabinoïdes puissent baisser directement le taux de cholestérol, la recherche suggère que le cannabis peut augmenter le « bon cholestérol ». De plus, une étude de 2016[1] de l’université coréenne de Daegu suggère que le CBD influence le brunissement des graisses—la conversion des graisses blanches malsaines en graisse brune saine.
QU’EST-CE QUE LE CHOLESTÉROL ?
C’est un composé organique produit par le foie qui existe naturellement dans nos cellules et est impliqué dans la synthèse de la vitamine D, des hormones et d’autres substances durant le processus de digestion. Notre corps produit la plupart du cholestérol dont il a besoin ; la quantité que nous introduisons dans notre corps via les aliments devrait être, hypothétiquement, infime. Comme la résine de cannabis, la graisse et le cholestérol ne se dissolvent pas dans l’eau, et flottent dans le système sanguin. Notre corps peut réduire les molécules de cholestérol via de petites particules appelées les lipoprotéines, qui peuvent se mélanger au sang et donc, maintenir un transport efficace. Autrement, les granules graisseux se déposeraient sur la surface intérieure de nos veines.
Le « mauvais » cholestérol est un LDL (lipoprotéine de basse densité) qui peut s’accumuler au sein des vaisseaux sanguins, et engendrer le durcissement et le rétrécissement des artères au point où le sang ne peut désormais plus circuler efficacement. Le « bon » cholestérol est un HDL (lipoprotéine de haute densité) qui aide à dégrader les dépôts de LDL. Les patients traitent souvent cette maladie à l’aide de fluidifiant sanguin/anticoagulants et de statines, qui peuvent sauver des vies et prévenir d’éventuelles futures maladies, mais ne sont hélas, pas toujours efficaces. Ils peuvent aussi comporter certains effets secondaires déplorables.
Ce qui est le plus important pour notre santé, c’est la proportion entre les LDL, les DHL et les triglycérides. Par exemple, vous pouvez avoir un faible niveau de cholestérol général, et pourtant, avoir simultanément un haut pourcentage de cholestérol LDL dans votre système sanguin. À l’inverse, une forte valeur en cholestérol peut simplement être le résultat d’une importante quantité de cholestérol HDL.
CANNABIS ET SYNDROME MÉTABOLIQUE
Le syndrome métabolique est une pathologie complexe caractérisée par un taux de cholestérol élevé, une tension artérielle élevée, une glycémie élevée et une graisse abdominale élevée. Sans surprise, il augmente le risque de maladies cardiaques et de diabète. Des chercheurs de l’université de Miami ont analysé les données recueillies lors de nombreuses enquêtes pour comprendre l’influence de la consommation de cannabis sur le syndrome métabolique[2].
L’étude a porté sur plus de 8 000 personnes qui ont été classées comme présentant un syndrome métabolique si elles correspondaient à au moins trois des paramètres suivants : taux de glucose élevé, taux de cholestérol LDL élevé, taux de cholestérol HDL faible, hypertension et augmentation de la graisse abdominale. Les scientifiques ont découvert que 19,5 % des non-fumeurs souffraient du syndrome métabolique, 17,5 % des anciens fumeurs et seulement 13,8 % des fumeurs actuels de cannabis. L’étude conclut que la consommation actuelle de cannabis est associée à un risque moindre de syndrome métabolique chez les jeunes et les adultes d’âge moyen aux États-Unis.
Plusieurs autres études ont montré que les consommateurs réguliers de cannabis ont un indice de masse corporelle plus bas, un tour de taille plus petit, des taux de cholestérol HDL plus élevés et des facteurs de risque de diabète réduits. Une étude de 2013[3] a examiné la relation entre la consommation de cannabis, le taux de cholestérol, le glucose et l’insuline, en étudiant ces facteurs ensemble dans le but de déterminer les risques de devenir diabétique. L’étude a montré que la consommation de cannabis était associée à une plus faible prévalence du diabète.
Les chercheurs ont également noté une augmentation du cholestérol HDL chez les patients qui ont utilisé du Rimonabant, un cannabinoïde synthétique anti-obésité anorexique retiré du marché en raison de ses effets secondaires très néfastes. Aussi mauvais qu’il puisse être, le Rimonabant est un agoniste inverse du récepteur cannabinoïde CB1. L’augmentation inattendue du bon cholestérol causée par ce cannabinoïde synthétique suggère que la modulation du système endocannabinoïde pourrait avoir un impact positif sur le taux de cholestérol.
Comme mentionné ci-dessus, quelques études suggèrent[4] que le CBD pourrait aider la production normale d’insuline et le métabolisme du sucre, aidant le corps à convertir la graisse blanche malsaine en graisse brune. L’excès d’insuline favorise la transformation des sucres en graisses stockées et entraîne un gain de poids et de l’obésité.
QUE POUVONS-NOUS FAIRE POUR ÉQUILIBRER NOTRE TAUX DE CHOLESTÉROL ?
De futures études examineront plus en détail la relation entre le système endocannabinoïde et l’équilibre du cholestérol, ce qui, espérons-le, apportera des formules novatrices.
Une quantité saine de cholestérol dans l’organisme dépend grandement de vos gènes et de votre mode de vie. Les données probantes décrites ci-dessus en sont encore au stade préclinique. En plus de méthodes éprouvées comme les régimes faibles en gras saturés et en sodium, un poids sain, de l’exercice régulier et ne pas fumer, les chercheurs tentent de déterminer si le cannabis ou certains cannabinoïdes pourraient aider à contrôler le cholestérol. Les exercices aérobiques comme le vélo a un impact très positif sur le taux de cholestérol, car il diminue le pourcentage de cholestérol LDL et de triglycérides, mais augmente le pourcentage de cholestérol HDL.
Il est bon de se rappeler que fumer est probablement la façon la plus malsaine de consommer du cannabis. De plus, en matière d’alimentation, on peut supposer des taux de cholestérol plus élevés avec la consommation excessive de produits animaliers comme la viande, la volaille, les œufs, le fromage et autres produits laitiers. C’est pourquoi il est important de tenir compte du cholestérol sous tous ses aspects et de la façon dont il est influencé par divers facteurs.
- Cannabidiol promotes browning in 3T3-L1 adipocytes. - PubMed - NCBI https://www.ncbi.nlm.nih.gov
- Metabolic Syndrome Among Marijuana Users in the United States: An Analysis of National Health and Nutrition Examination Survey Data. - PubMed - NCBI https://www.ncbi.nlm.nih.gov
- The impact of marijuana use on glucose, insulin, and insulin resistance among US adults. - PubMed - NCBI https://www.ncbi.nlm.nih.gov
- Efficacy and Safety of CBD and THCV on Glycemic and Lipid Parameters in Patients With Type 2 Diabetes https://care.diabetesjournals.org