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Pause de tolérance au cannabis : le guide ultime
Si vous fumez de l’herbe depuis un moment, vous connaissez la tolérance. Avec le temps, le corps régule à la baisse les récepteurs cannabinoïdes face à l’exposition constante au THC. On doit fumer plus pour ressentir les mêmes effets. Heureusement, une pause de tolérance peut remettre les compteurs à zéro. Tout ce qu’il faut savoir ici !
Sommaire:
- Les facteurs qui influencent une pause de tolérance à l’herbe
- Qu’est-ce qu’une pause de tolérance ?
- La question la plus importante : pourquoi faire une pause de tolérance ?
- Combien de temps devrait durer une pause de tolérance à l’herbe ?
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Guide complet de la pause de tolérance
- Étape 1 — jour 0 : préparation
- Étape 2 — jour 1 : restez occupé
- Étape 3 — jour 2 : dormez bien, lisez, parlez et relaxez-vous
- Étape 4 — jour 3 : cuisinez des plats délicieux en récompense
- Étape 5 — jour 4 : faites de l’exercice
- Étape 6 — jour 5 : faites face à vos symptômes de manque
- Étape 7 — jour 6 : reconnectez-vous à vous-même
- Étape 8 — jour 7 : célébrez ce que vous avez accompli
- Étape 9 — jour 8 : répétez si vous avez besoin de plus de temps sans herbe
- À quelle fréquence faut-il faire une pause de tolérance ?
- Le cbd va-t-il gâcher ma pause de tolérance ?
- Vous êtes prêt pour une pause de tolérance à l’herbe réussie
Ça peut arriver d’un coup. Cette variété qui vous faisait planer en quelques bouffées ne produit plus le même effet. Peu importe les quantités fumées, vous ne ressentez plus les effets euphoriques et créatifs du cannabis. À la place, à chaque fois que vous fumez, les choses semblent plutôt banales et décevantes. Quelles en sont les raisons ? C’est parce que votre corps a développé une tolérance au THC, qui est la principale composante psychoactive de l’herbe. Heureusement, vous n’avez rien à craindre. Il vous suffit de faire une brève pause de tolérance et vous retrouverez l’intensité que vous connaissiez quand vous avez commencé à fumer.
Les facteurs qui influencent une pause de tolérance à l’herbe
Tous les consommateurs de cannabis n’atteignent pas un point où les rendements décroissent. Certains fumeurs occasionnels peuvent profiter du cannabis pendant des années sans remarquer des différences flagrantes dans les effets ressentis. Au final, plusieurs facteurs vont déterminer si vous pourrez tirer profit d’une pause de tolérance. Il y a les aspects biologiques de chaque individu, les quantités de cannabis consommées et la fréquence ainsi que la teneur en THC des variétés choisies. De plus, ces facteurs parmi d’autres influenceront également la trajectoire de votre pause de tolérance à l’herbe si vous choisissez d’en faire une.
Les quantités et la fréquence de votre consommation
Consommer du cannabis riche en THC de manière fréquent et en grandes quantités pousse les récepteurs de votre système endocannabinoïde (SEC), particulièrement le CB1, à se réguler à la baisse. Cela se manifeste par des effets atténués. Fumer de grandes quantités de manière peu fréquente finira également par changer la manière dont votre corps répond aux cannabinoïdes. Même si les fumeurs réguliers sont ceux qui profitent le plus d’une pause de tolérance, ils trouvent également le processus plus difficile en raison des symptômes de manque, même s’ils sont relativement légers. De plus, les fumeurs réguliers auront besoin d’une période d’abstinence plus longue pour voir leurs récepteurs CB1 retourner à leur état de base par rapport aux fumeurs occasionnels.
Teneur en THC
Les niveaux de THC des cultivars de cannabis que vous fumez, vaporisez ou ingérez d’une autre manière jouent un rôle significatif dans la tolérance au cannabis et donc dans les pauses de tolérance. Fumer de manière régulière des variétés avec un niveau de THC de 30 % développe une tolérance bien plus rapidement que de fumer des variétés contenant 15 % de THC. Généralement, alors que le consommateur augmente sa consommation avec le temps, il choisit également des variétés toujours plus puissantes pour obtenir des effets similaires. Cependant, cela fonctionne uniquement pendant un certain temps avant que le résultat obtenu ne diminue. De nombreux consommateurs passent également des têtes aux concentrés, qui présentent des niveaux de THC de 50–90 % et même plus et se retrouvent en résultat avec une tolérance très élevée.
Méthode de consommation
Il existe différentes manières de consommer du cannabis, par exemple fumer, vaporiser, par voie orale et par voie sublinguale. Chaque méthode d’administration présente différentes caractéristiques en biodisponibilité, montée, durée et effets. Ce sont les comestibles qui produisent l’expérience psychoactive la plus intense. Cependant, globalement, la méthode d’ingestion n’est pas aussi influente sur la tolérance au cannabis que la force et le dosage du produit. Par exemple, une personne qui consomme des concentrés sous forme de dabbing de manière quotidienne aura probablement besoin d’une pause de tolérance plus tôt qu’une personne qui microdose des comestibles au cannabis de temps en temps.
Exercice physique
En pratiquant une activité physique régulière, vous pouvez éliminer le THC persistant dans votre système tout en renforçant votre métabolisme et en libérant des molécules apportant du bien-être. Le simple fait d’aller courir, faire du vélo ou une marche rapide peut avoir une forte influence sur une pause de tolérance en activant le SEC. L’activité aérobie, en particulier, provoque la libération de composés qui se lient aux mêmes récepteurs que le THC. Même si ces molécules endogènes se lient avec moins d’affinité que le cannabinoïde psychoactif, elles sont suffisamment fortes pour provoquer ce qu’on appelle « l’ivresse du coureur ». Suivre de bonnes habitudes d’activité physique pendant votre pause de tolérance peut vous aider à atterrir en toute légèreté tout en métabolisant potentiellement le THC plus vite.
Sexe et hormones
Les recherches au sujet de l’effet du cannabis sur les différents sexes restent précoces et non-concluantes. Cependant, des études[1] animales en cours suggèrent que les femelles développent une tolérance bien plus rapidement que les mâles. Les femelles pourraient donc avoir besoin de plus de cannabis plus rapidement pour ressentir les mêmes effets. Cela signifie que les femmes qui ont une forte consommation pourraient avoir besoin de pauses de tolérance plus fréquentes que les gros consommateurs de sexe masculin.
Qu’est-ce qu’une pause de tolérance ?
Une pause de tolérance, que nos amis anglophones appellent parfois « T-break », fait simplement référence au fait de s’abstenir de cannabis pendant un certain moment avec pour objectif de restaurer la sensibilité du corps aux effets du THC. Cela ne demande rien de bien compliqué : il s’agit simplement d’arrêter de fumer, vaporiser, dabber ou consommer des comestibles sur une période de temps donnée pour remettre à zéro le SEC. Ça semble plutôt facile, bien vrai ? Mais les choses peuvent s’avérer assez délicates, surtout pour ceux qui consomment du cannabis au quotidien.
La question la plus importante : pourquoi faire une pause de tolérance ?
Quand on consomme du THC, le cannabinoïde se lie aux récepteurs CB1 dans le cerveau, ce qui entraîne une libération de dopamine et la sensation de l’effet du cannabis. Comme nous l’avons rapidement abordé plus haut, avec le temps, le SEC s’adapte à l’exposition constante au THC en régulant à la baisse l’expression du récepteur CB1. Avec moins de récepteurs, le THC a moins de sites à activer. Même en fumant de plus en plus d’herbe, le consommateur de cannabis se retrouve alors à ressentir des effets moins puissants. Faire une pause de tolérance donne au SEC le temps de se reposer et de ramener l’expression du récepteur CB1 à des niveaux normaux.
Combien de temps devrait durer une pause de tolérance à l’herbe ?
Combien de temps met la tolérance à l’herbe pour revenir à la normale ? De nombreuses variables sont en jeu : les quantités d’herbe consommées, la durée de la consommation et même les aspects biologiques de chaque individu. L’absence d’études formelles dans le domaine en fait également une expérimentation individuelle. Cependant, la plupart des consommateurs non-réguliers rapportent qu’une période d’une semaine environ aide à remettre à zéro leur SEC et leur permet de retrouver de nouveau toute l’intensité des effets du cannabis. Pour les consommateurs réguliers, une période de deux à trois semaines est conseillée.
Guide complet de la pause de tolérance
Nous allons maintenant vous montrer comment réussir à faire une pause avec l’herbe. Vous allez découvrir un trésor de conseils pour vous aider à rester sur le droit chemin : rester occupé, bien vous reposer et faire de l’exercice. Même si ce guide ne couvre qu’une seule semaine environ, les consommateurs plus fréquents peuvent adapter ces conseils pour une pause de tolérance plus longue si nécessaire.
Étape 1 — Jour 0 : préparation
Probablement l’aspect le plus important du processus, l’étape 1 demande de gros ajustements dans votre vie quotidienne. Pour commencer, débarrassez-vous de toute l’herbe chez vous. Donnez-la à des amis pour qu’ils la consomment, ou qu’ils vous la gardent jusqu’à la fin de votre pause de tolérance. C’est aussi utile d’annoncer à plusieurs amis vos intentions et de leur demander leur soutien pendant le processus.
Étape 2 — Jour 1 : restez occupé
Même à ce moment, vous pourriez commencer à vous sentir perdu. Beaucoup de personnes fument de l’herbe comme une activité à part entière. Sans effet, vous pourriez vous retrouver avec beaucoup de temps libre. Alors, essayez de rester occupé ! Lancez-vous dans un nouveau loisir, cuisinez en partant de zéro ou allez à la salle de sport. Si vous ne savez vraiment pas quoi faire, mettez un casque, lancez un podcast et partez marcher dehors jusqu’à arriver à 10 000 pas.
Étape 3 — Jour 2 : dormez bien, lisez, parlez et relaxez-vous
Vous allez probablement commencer à ressentir les premiers signes du manque à ce moment, avec de l’irritabilité, une perte de concentration et des maux de tête. Vous devez traiter votre corps avec respect. Dormez huit heures complètes la nuit, faites-vous infuser du thé, lisez un livre et relaxez-vous simplement. Si vous avez du mal, passez un coup de téléphone à un ami proche ou à un membre de votre famille et ayez une bonne discussion : ça vous aidera bien plus que vous ne l’imaginez !
Étape 4 — Jour 3 : cuisinez des plats délicieux en récompense
Vous avez vraiment bien avancé alors faites-vous plaisir ! Vous cuisiner un dîner délicieux vous permettra de rester occupé et de vous sentir mieux à bien des égards. Tout d’abord, avoir le ventre plein de savoureux aliments vous rendra joyeux ! Ensuite, vous pouvez sélectionner des ingrédients qui pourraient vous aider à rendre le manque plus facile. Des études animales[2] en cours cherchent à déterminer si le bêta-caryophyllène[3] (un cannabinoïde alimentaire présent dans le clou de girofle et le romarin) pourrait aider à atténuer l’addiction via l’activation du récepteur CB2.
Étape 5 — Jour 4 : faites de l’exercice
Si les bienfaits de l’exercice physique existaient sous forme de comprimé, les médecins en prescriraient à tout le monde ! L’exercice entretient la santé et la tonicité du corps, améliore l’humeur et libère un cocktail de molécules dans le corps qui font se sentir mieux. Comme mentionné plus haut, l’exercice en aérobie renforce les niveaux d’endocannabinoïdes en circulation, dont la « molécule du bonheur » qu’est l’anandamide. Aller courir, faire du vélo, nager ou marcher, tout cela provoque un effet naturel sans avoir à fumer un joint.
Étape 6 — Jour 5 : faites face à vos symptômes de manque
Certains consommateurs de cannabis auront déjà ressenti le pire de leurs symptômes de manque à ce moment. Cependant, d’autres ressentiront le pic aux alentours du jour 5. En général, les symptômes de manque du cannabis incluent :
- Réduction de l’appétit
- Changements d’humeur
- Irritabilité
- Frissons
- Sueurs froides
- Maux d’estomac
- Maux de tête
- Troubles du sommeil
Tout le monde ne ressentira pas tous ces symptômes, vous pourriez n’en ressentir qu’un ou deux. Quoi qu’il en soit, vous allez devoir continuer à faire preuve de volonté pour les dépasser. Pour rendre les choses plus supportables, essayez de faire trois repas complets et sains par jour, restez hydraté, dormez bien et faites autant d’exercice physique que possible.
Étape 7 — Jour 6 : reconnectez-vous à vous-même
Nous avons abordé de nombreuses stratégies physiques qui aident pendant une pause de tolérance. Mais nous ne sommes pas qu’un corps. Il est aussi utile de plonger à l’intérieur pour nourrir notre esprit. Utilisez ce moment pour réfléchir à la vie, à ce qui vous bloque et à la direction que vous aimeriez prendre pour le futur. Méditez, faites des marches contemplatives, tenez un journal et essayez de refermer les conflits persistants que vous pourriez avoir avec d’autres. Vous en ressortirez en étant une toute nouvelle personne.
Étape 8 — Jour 7 : célébrez ce que vous avez accompli
Vous avez tenu toute une semaine ! Vos symptômes de manque auront pour la plupart disparu, vos envies sont en baisse et votre SEC a commencé à exprimer plus de récepteurs CB1 ! Mais les choses ne sont pas encore finies. Si vous tenez encore quelques jours de plus, vous ressentirez les effets du THC comme si c’était de nouveau votre première fois. En attendant, vous devriez être fier de ce que vous avez fait et le fêter. Comptez l’argent que vous avez économisé et faites-vous plaisir avec votre nouveau loisir, ou économisez pour la prochaine fois où vous achèterez de l’herbe dans quelques jours.
Étape 9 — Jour 8 : répétez si vous avez besoin de plus de temps sans herbe
C’est la fin du chemin pour les consommateurs modérés. Si vous ne fumez que quelques fois par semaine, vous avez suffisamment renforcé vos récepteurs CB1. Finissez ce que vous avez à faire pour aujourd’hui, invitez des amis et faites chauffer les bangs ! Si, toutefois, vous fumez beaucoup et tous les jours, vous tirerez profit d’une autre semaine ou deux d’abstinence. Comme vos symptômes de manque seront partis, les semaines suivantes seront bien moins difficiles. Lancez-vous encore plus dans votre nouveau loisir, continuez à prendre soin de vous et n’arrêtez pas l’activité physique : vous serez au bout en un rien de temps.
À quelle fréquence faut-il faire une pause de tolérance ?
Une fois de plus, tout dépend de la personne. Si vous vous remettez directement à consommer du cannabis de manière importante et fréquence, vous remarquerez que votre tolérance va augmenter en quelques semaines ou mois. Si vous ne fumez qu’un joint à l’occasion, vous ne sentirez pas trop de différence dans vos effets.
Au final, si vous sentez que vous n’obtenez pas les effets désirés en consommant du cannabis, pensez à faire une pause de tolérance pour remettre votre système à zéro.
Le CBD va-t-il gâcher ma pause de tolérance ?
Non. Consommer des produits au CBD pendant une pause de tolérance ne va pas affecter négativement l’expression des récepteurs CB1 ou la tolérance au cannabis. De manière intéressante, des recherches préliminaires[4] montrent que le CBD pourrait renforcer indirectement les niveaux d’anandamide. Cela pourrait, si c’est répliqué de la même manière sur les humains, être utilisé pour gérer les symptômes de manque et rendre la pause de tolérance à l’herbe bien plus facile à supporter.
Vous êtes prêt pour une pause de tolérance à l’herbe réussie
Vous savez maintenant tout ce qu’il faut pour faire une pause de tolérance et remettre à zéro votre SEC. Que ce soit sur une semaine ou plus longtemps, vous remarquerez rapidement que vous pouvez de nouveau savourer le cannabis dans toute sa magnificence. Vous n’aurez plus à vous contenter d’effets minables et de sessions fumette décevantes. À la place, après quelques bouffées, vous savourerez une montée de dopamine, de pensées créatives et d’euphorie !
- Rapid Changes in CB1 Receptor Availability in Cannabis Dependent Males after Abstinence from Cannabis - PubMed https://www.ncbi.nlm.nih.gov
- Cannabidiol is a negative allosteric modulator of the cannabinoid CB1 receptor - PubMed https://www.ncbi.nlm.nih.gov
- https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0376871613002962
- Cannabidiol enhances anandamide signaling and alleviates psychotic symptoms of schizophrenia - PMC https://www.ncbi.nlm.nih.gov