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Comment protéger vos plants de cannabis des cochenilles
La cochenille est l’une des dernières choses que vous voulez voir à la surface de vos plants de cannabis. Cette petite bête peut se reproduire vite et se multiplier. Elle adore la sève de vos plants et peut se répandre dans vos cultures en les dévitalisant. Voici comment reconnaître, prévenir et lutter contre une invasion de cochenille.
Sommaire:
- Qu’est-ce que la cochenille ?
- De quelle manière les cochenilles sont-elles nuisibles au cannabis ?
- Comment les cochenilles se répandent ?
- Comment prévenir les cochenilles
- Comment lutter contre une invasion de cochenilles
- La prévention est le meilleur traitement pour lutter contre les cochenilles
- Comment repousser les gros insectes
- Protégez votre herbe des petits insectes
- Éloignez les animaux affamés de vos cultures
Peu importe si vous choisissez de cultiver votre plantation de cannabis bien-aimée en intérieur ou en extérieur, il y a toujours une possibilité pour que vous soyez victime d’une invasion de nuisibles.
La cochenille fait partie de ces nuisibles. Avec un solide appétit pour la sève contenue dans les plants de cannabis – une substance dont vos plants ont besoin pour survivre, s’épanouir et produire de grosses récoltes pleines de santé – la cochenille est particulièrement destructrice.
Qu’est-ce que la cochenille ?
Il existe environ 8000 types de cochenilles, mais pour la culture du cannabis, deux sont particulièrement problématiques : la cochenille farineuse, un insecte blanc et duveteux connu de bien des cultivateurs et la cochenille Dactylopius coccus. Les deux préfèrent les environnements chauds et secs et se nourrissent en aspirant la force vitale essentielle (la sève) de vos précieux plants.
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Cochenille farineuse
Cette espèce de cochenille est originaire des tropiques et elle est mobile. Une fois que la femelle se fixe sur un plant, elle pond ses œufs et elle ne peut donc plus quitter le plant. Les mâles sont cependant équipés d’ailes et sont donc mobiles.
Les cochenilles peuvent se reproduire extrêmement rapidement, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour ceux qui font face à une infestation. Les femelles peuvent donner naissance à jusqu’à 2000 descendants dans des conditions optimales. Ces créatures s’épanouissent dans des conditions sèches et chaudes et les populations peuvent doubler tous les cinq jours. On la surnomme « farineuse » car elle produit sur son corps une substance ressemblant à de la farine qui aide à protéger ses œufs.
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Cochenille Dactylopius coccus
La cochenille Dactylopius coccus est originaire d’Amérique Centrale et c’est une espèce parasite qui vit naturellement sur les cactus. Tout comme la cochenille farineuse, les mâles sont très mobiles et volent à la recherche de femelles pour s’accoupler. Les femelles ont de petites jambes qu’elles utilisent pour ramper jusqu’à un espace accueillant, en général à un entre-nœud, où elles se fixent et perdent ensuite leurs jambes.
Les Aztèques avaient l’habitude de récolter cette espèce sur les parties inférieures des cactus en utilisant des queues de cerf comme brosse. Ils utilisaient ensuite l’acide carminique pour créer de la carmine, une teinture rouge. Les Espagnols ont ramené cette teinture en Europe où elle est devenue très appréciée pour teindre les habits. De nos jours, elle est utilisée comme colorant naturel pour les aliments et les cosmétiques.
De quelle manière les cochenilles sont-elles nuisibles au cannabis ?
Les cochenilles sont nuisibles pour le cannabis de plusieurs manières.
Tout d’abord, elles aspirent la sève des plants et volent ainsi ses nutriments. Comme elles se reproduisent beaucoup, cela peut considérablement affaiblir un plant hôte. Même si l’infestation peut ne pas être fatale en soi, elle affectera probablement de manière négative la croissance, le rendement et la qualité finale. Cependant, leur alimentation n’est pas la seule chose mauvaise pour les plants.
Afin d’accéder au xylème du plant, elles doivent le pénétrer avec leur bouche aspirante. Tout comme une coupure dans la peau, les lésions à l’extérieur d’un plant ouvrent la porte aux infections bactériennes et virales. Votre plant pourrait donc être volé de bon nombre de ses nutriments et se retrouver infecté avec une capacité de lutte réduite contre l’infection.
Enfin, les cochenilles sécrètent ce qu’on appelle du miellat, comme les pucerons et d’autres nuisibles. Cette substance sucrée attire les fourmis, les champignons et les bactéries.
Avec tous ces éléments, il est donc important d’identifier et de traiter une infestation de cochenille aussi tôt que possible. Non seulement elles sont un problème en soi, mais elles peuvent aussi attirer d’autres infestations plus problématiques si on les laisse faire.
Comment les cochenilles se répandent ?
Les cochenilles sont capables de ramper sur un terrain assez facile et peuvent déménager sur des plants dans une distance de 10 mètres de leur lieu d’origine. Elles ne sont pas très capables de se déplacer sur un terrain difficile et, pour cette raison, les graviers et sols accidentés peuvent être un défi pour elles.
Le vent joue aussi un rôle dans la manière dont les cochenilles se déplacent d’un plant à l’autre. Elles peuvent être emportées sur de longues distances. Leurs poils prennent et flottent au vent comme les voiles d’un voilier.
Comment prévenir les cochenilles
Une méthode pour protéger vos plants épanouis d’une potentielle invasion de cochenilles est de créer une zone tampon. Cette option est bien plus faisable dans un cadre d’extérieur. En utilisant des plantes comme des rosiers, le cultivateur peut créer une barrière végétale autour de son herbe qui peut bloquer l’invasion.
En plus de remplir une fonction d’ornement dans le jardin, ces plantes compagnes défensives peuvent être surveillées régulièrement par le cultivateur pour vérifier la présence de cochenilles avant que les nuisibles n’aient eu l’opportunité d’atteindre les plants de cannabis.
Comme nous l’avons vu, les cochenilles aiment les climats chauds et secs. Donc, si vous agissez pour éviter ces conditions, vous pouvez créer une stratégie pour prévenir leur invasion. Bien évidemment, un climat trop humide et mouillé peut créer des conditions favorables à d’autres menaces, comme la moisissure. En sachant ceci, une solution pourrait être de maintenir des conditions dans lesquelles la teneur en humidité est juste assez défavorable pour les cochenilles farineuses et celles Dactylopius coccus.
Une autre méthode de prévention demande d’introduire la gracieuse coccinelle dans votre environnement de culture. Cette créature majestueuse servira de garde du corps à vos plants de cannabis, car elle est un prédateur naturel de la cochenille. Elle protégera aussi des autres nuisibles comme les tétranyques.
Comment lutter contre une invasion de cochenilles
Alors, passons au processus permettant de tuer les cochenilles farineuses et celles Dactylopius coccus si vous vous retrouvez face à une invasion. Une fois qu’elles commencent à s’installer dans vos cultures, elles vont se mettre à aspirer la sève, ce qui affecte la santé et les performances de vos plants. Dès que vous constatez l’apparition de l’invasion, il est important de séparer les plants infectés du reste des cultures pour éviter toute contamination supplémentaire. Une fois que c’est fait, vérifiez bien le reste de vos plants pour être sûr qu’ils soient sains.
Certains cultivateurs pourraient alors choisir d’utiliser des insecticides pour éradiquer entièrement ces nuisibles. Cependant, la cochenille se protège avec une carapace externe qui pourrait l’épargner. De plus, certains cultivateurs préfèrent ne pas utiliser d’insecticides en raison de leurs effets désastreux sur l’environnement.
Si vous ne voulez pas utiliser de pesticides synthétiques, voici quelques options :
On peut utiliser un mélange à base de savon ou d’alcool. Ajoutez une cuillerée de savon à un litre d’eau chaude. Il est aussi possible d’ajouter du méthanol à cette préparation. Une fois bien mélangé, appliquez sur vos plants touchés avec un pulvérisateur foliaire. |
Utiliser des prédateurs naturels est une autre bonne option. La coccinelle est, comme on l’a vu, un bon choix. De même, des guêpes parasitiques peuvent être utilisées, selon si vous avez envie ou non d’en voir dans votre jardin. |
Un autre mélange possible est de dissoudre du tabac dans de l’eau savonneuse et de l’appliquer de la même manière que le premier mélange. |
De l’origan mélangé à de l’eau et des feuilles de fougères mélangées à de l’eau peuvent aussi servir à lutter contre les cochenilles. |
La terre diatomée est un type de sédiment composé presque entièrement de silice. C’est un minéral siliceux totalement organique. Avec sa taille microscopique, il perce le corps des nuisibles et les fait mourir de déshydratation. C’est donc un pesticide non polluant pour vos cultures. Une chose à savoir est qu’il peut neutraliser les sols acides, ce qui peut ne pas être une bonne chose pour votre cannabis. |
Un mélange de savon de potassium et d’huile de neem est un autre pesticide respectueux de l’environnement. Il peut prévenir et éradiquer les infestations, ce qui le rend utile dans de multiples situations. L'azadirachtine, un composé présent dans ce mélange, empêche les larves de passer à l’âge adulte et stoppe donc la reproduction. De plus, la faune bénéfique dans le jardin, comme les coccinelles, ne sera pas impactée. Et le mélange agit aussi comme fongicide en aidant pour des problèmes comme l’oïdium. |
La prévention est le meilleur traitement pour lutter contre les cochenilles
La cochenille, à la fois la cochenille farineuse et Dactylopius coccus, peut être incroyablement dévastatrice pour vos cultures. Comme pour tous les problèmes, l’éviter complètement est le meilleur moyen de protéger vos plants. Des mesures comme les plantes protectrices et l’huile de neem devraient permettre de stopper les infestations à grande échelle. En y combinant l’introduction de créatures bénéfiques, vous devriez pouvoir avoir des cultures exemptes de nuisibles.
Cependant, il y a toujours un risque de voir quelque chose passer à travers vos défenses. Voilà pourquoi il est si utile de faire des contrôles de routine – il faut repérer les choses tôt. Si vous identifiez une invasion, agissez vite et n’ayez pas peur d’utiliser une méthode agressive. Éliminer les nuisibles le plus rapidement est ce qui vous causera, à vous et à vos plants, le moins de stress possible.