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C'est mieux de grosses ou petites bouffées en fumant de l'herbe ?
Comment fumez-vous l’herbe ? Même si vous aimez prendre votre temps avec de petites bouffées, vous avez déjà entendu dire que de plus grosses bouffées, gardées plus longtemps, ont un effet psychoactif plus puissant. Même si de nombreux fans d’herbe y croient, cet argument a peu de bases scientifiques. Toute la vérité sur cette vieille légende.
Ce n’est un secret pour personne, une multitude d’allégations pseudo-scientifiques continue à circuler dans la communauté mondiale du cannabis. Ces malentendus portent sur de nombreux sujets et domaines d’intérêts. Parmi les plus persistants, on peut citer le débat sativa contre indica et le fait que l’addiction au cannabisn’existerait pas. À côté de ces sujets nébuleux, de nombreux consommateurs d’herbe pensent que tirer de plus grosses bouffées donne des effets plus puissants. Lisez la suite pour découvrir tout ce qu’il vous faut savoir sur la pertinence de cette allégation. Partons à la chasse aux mythes !
Sommaire:
- Grosses bouffées : la quantité de fumée d’herbe inhalée a-t-elle son importance ?
- C’est quoi le mieux, grosse ou petite ?
- Quels sont les risques à tirer de grosses bouffées ?
- Comment tirer une bonne bouffée de cannabis
- Tirer une bouffée d’herbe ou de tabac : quelle différence ?
- Est-ce que tousser fait plus planer ?
- Pourquoi vous n’avez pas besoin de tirer de grosses bouffées
Grosses bouffées : la quantité de fumée d’herbe inhalée a-t-elle son importance ?
Si vous avez commencé à fumer du cannabis à un âge relativement jeune, vous ne connaissez que trop bien les comportements compétitifs qui se manifestent souvent au cours des sessions fumette. Faire pousser les têtes les plus puissantes, rouler le joint le plus gros, souffler le rond de fumée le plus gros et connaître toutes les paroles de toutes les chansons de Bob Marley, voilà de quoi faire grimper les fumeurs dans la hiérarchie de l’herbe. Bien sûr, tirer la plus grosse bouffée de la session et la garder pendant le plus longtemps, voilà ce qui sépare les fumeurs alphas des bêtas, bien vrai ?
Au-delà de la vantardise, le fait de tirer et garder de grosses bouffées – idéalement sans la moindre petite toux – s’est taillé une place dans le rituel de la fumée comme un moyen d’éviter le gaspillage. De nombreux fumeurs vous regarderont avec réprobation si vous expirez trop rapidement. A leurs yeux, vous venez alors juste de relâcher prématurément de nombreuses molécules de THC précieuses avant qu’elles n’aient eu l’opportunité de pénétrer dans votre circulation sanguine.
Avant de se pencher sur la question de savoir si les grosses bouffées sont importantes quand on fume du cannabis, il nous faut d’abord essayer d’arriver à une définition de « grosse bouffée ». Par opposition à une bouffée standard, une grosse barre implique de tirer sur un joint, un bang, une pipe ou un vapo de manière agressive ou prolongée. La durée pendant laquelle le fumeur conserve sa bouffée contribue également à sa taille. Tirer une inspiration monumentale et la recracher une demi-seconde plus tard réduirait forcément la grandeur de la bouffée en question.
Nous venons donc de poser les caractéristiques globales d’une grosse bouffée. Elle implique de prendre une inspiration profonde et continue, combinée avec une retenue de respiration relativement longue. Comparons maintenant les grosses et les petites.
C’est quoi le mieux, grosse ou petite ?
Si vous êtes à la recherche d’une réponse simple à cette question, sachez qu’il n’en existe pas, car de nombreuses variables entourent le sujet. Nous allons maintenant aborder les considérations clés pour aller au fond de ce débat controversé dans le monde de l’herbe.
Est-ce important de garder une bouffée ?
Alors, dans votre quête de planer aussi haut que possible, devriez-vous garder vos bouffées en retenant votre souffle ?
Comme vous pouvez l’imaginer, de nombreux scientifiques sont bien trop préoccupés par la recherche de remèdes aux maladies et de manières de renverser les dégâts environnementaux pour investir du temps, de l’argent et de l’espace dans les laboratoires pour découvrir la réponse à cette question. Cependant, un duo du Département de Psychiatrie de l’Université de Chicago semble avoir eu un faible pour ce sujet, en publiant un article[1] sur ses découvertes en 1989.
Les chercheurs suggèrent que les consommateurs de cannabis à l’époque avaient tendance à garder leurs bouffées pendant 10–15 secondes, avec la croyance que cela intensifierait les effets psychoactifs de l’herbe. Pour aller au fond de cette question urgente, ils ont surveillé les effets physiologiques, cognitifs et subjectifs d’une bouffée retenue, en divisant huit sujets volontaires en trois groupes de retenue de souffle (0, 10 et 20 secondes). Ils ont également contrôlé les variables du nombre de bouffées, du volume des bouffées et de l’inhalation post-bouffée. Les scientifiques ont même fait l’effort de mesurer les niveaux de monoxyde de carbone dans l’air expiré avant et après avoir fumé.
Cette étude montre bien que l’époque dorée de la science de l’inhalation du cannabis est derrière nous, mais les résultats de l’étude sont toujours présents parmi nous. Il se trouve que, selon cette expérience unique, le fait de garder les bouffées ne fait que peu ou pas de différence. Quand vous hésitez à tirer de grosses ou petites bouffées, sachez que les garder en retenant votre souffle n’a pas une importance particulière.
1. Durée de la session fumette
Alors, nous avons pu régler la question de garder les bouffées, du moins autant que nous le permettent les recherches disponibles. Portons à présent notre attention vers la quantité de fumée inhalée au cours d’une seule bouffée. C’est principalement lié aux conditions de la session de consommation.
Si vous êtes confortablement assis dans votre canapé, entouré d’amis fumeurs, équipé d’en-cas rassasiants et baigné d’ondes sonores syncopées, pourquoi se presser ? Vous n’êtes pas parti pour bouger de sitôt et vous n’avez donc aucune obligation de remplir vos poumons à fond à chaque fois que vous avez le joint en main. Vous allez prendre le joint et inhaler la même quantité de THC, peu importe si vous êtes au maximum de votre capacité pulmonaire à chaque bouffée ou si vous choisissez de fumer à un rythme plus passif.
Cependant, tout change si vous êtes pressé par le temps. Si vous sortez pour la pause déjeuner, ou si votre bus va passer d’une minute à l’autre, vous n’avez pas le temps pour de petites bouffées. Dans le but de frapper votre système endocannabinoïde avec un coup bref mais intense, il sera utile de tirer les plus grosses bouffées que vos poumons puissent supporter sur le moment.
Comme vous pouvez le voir, le dogme des grosses bouffées se dissipe rapidement quand on prend en compte le contexte.
2. Teneur en THC
La teneur en THC de votre herbe décidera également si c’est la peine de tirer de grosses bouffées. Tirer une petite bouffée sur un joint contenant des fleurs poids-lourds avec 25 % de THC vous fera planer tout autant que plusieurs monstrueuses inspirations avec des fleurs possédant à peine un maigre 10 %. Une fois que vous aurez une bonne estimation de votre propre tolérance et de la teneur en THC de vos variétés favorites, vous n’aurez pas toujours besoin de tirer d’énormes bouffées pour ressentir l’effet que vous recherchez.
3. Préférences personnelles
Plus que tout, tirer de grosses ou de petites bouffées dépend des préférences de chacun. Libérez-vous des attentes et faites simplement ce qui marche le mieux pour vous sur le moment. Remplissez vos poumons à ras-bord si vous aimez cette sensation rugueuse, ou prenez de plus petites bouffées si vous aimez prendre votre temps et savourer les terpènes.
Quels sont les risques à tirer de grosses bouffées ?
Si vous préférez prendre de grosses inspirations en fumant de l’herbe, vous devriez connaître les conséquences potentielles. Fumer de l’herbe dans un joint, un blunt ou la douille d’un bang crée sans surprise de la fumée chaude. De petites bouffées suffiront à agresser les poumons, mais prendre d’énormes inspirations de manière constante peut irriter les poumons et les voies aériennes, ce qui augmente les risques de développer des problèmes respiratoires comme la bronchite. Sur le court terme, vous pourriez également faire face à des épisodes de nausée, des malaises et des vertiges qui peuvent ruiner votre effet planant.
Comment tirer une bonne bouffée de cannabis
En gardant à l’esprit tous les points abordés précédemment, comment faut-il faire pour tirer une bouffée de cannabis ? Il n’existe pas de règles strictes à suivre, mais les conseils ci-dessous aideront à favoriser une expérience agréable et constante :
- Roulez un joint de la manière dont vous préférez. Il existe de nombreuses options et techniques possibles, comme le fait de rouler à la hollandaise, avec un collage et même en tulipe. Si vous découvrez tout juste le monde de l’herbe, roulez juste un simple joint avec des feuilles à rouler de taille standard.
- Ensuite, appliquez une flamme à l’extrémité de votre joint tout en inspirant légèrement pour qu’il se consume correctement.
- Une fois le joint allumé, inspirez lentement et de manière constante en tirant sur le filtre pour remplir partiellement votre bouche de fumée.
- Après cette première bouffée, inspirez un coup d’air pour inhaler la fumée dans vos poumons.
- Si c’est agressif, n’hésitez pas à recracher immédiatement. Si vous pouvez supporter la sensation, gardez la fumée quelques secondes avant de la recracher.
- Répétez ce processus jusqu’à vous sentir planer suffisamment !
Tirer une bouffée d’herbe ou de tabac : quelle différence ?
La principale différence entre les deux tient à l’ingrédient actif en jeu. Ceux qui fument de l’herbe sont principalement à la recherche des effets du THC, alors que les fumeurs de tabac recherchent les effets de la nicotine. Cependant, on ne voit pas souvent un fumeur de cigarette garder une bouffée en pendant jusqu’à vingt secondes !
En général, les cigarettes sont moins agressives, car elles comportent un filtre qui aide à éliminer les goudrons et autres produits chimiques. En revanche, les joints utilisent un carton qui permet à la fumée non-filtrée de pénétrer dans la bouche et les poumons.
Fumer du tabac ou du cannabis expose le consommateur à des risques de problèmes de santé respiratoire, surtout si la consommation se fait sur une longue période de temps.
Et pour les bouffées tirées sur les bangs ?
Les bangs sont conçus de manière à filtrer la fumée du cannabis en utilisant de l’eau. Même si cette méthode de consommation ne vous fera pas automatiquement planer plus haut, elle permet d’accumuler une quantité significative de fumée dans le corps du bang, ce qui vous permet d’inspirer des bouffées bien plus grosses.
Les bangs plus gros font-ils planer plus fort ?
La taille du bang en lui-même ne vous fera pas nécessairement planer plus fort. En revanche, la quantité d’herbe que vous placez dans la douille et la teneur en THC de vos fleurs décideront de la puissance des effets ressentis.
Cependant, les bangs plus gros permettent en effet au consommateur d’accumuler beaucoup plus de fumée dans la chambre à fumée avant d’atteindre l’embouchure. Si vous êtes un fana de grosses bouffées, vous serez mieux avec un plus gros bang.
Est-ce que tousser fait plus planer ?
Non. C’est une idée fausse courante mais souvent tenue pour vraie. De nombreux fumeurs de cannabis ressentent des vertiges momentanés en toussant, ce qu’ils prennent à tort pour une sensation plus puissante tandis que les effets du THC s’installent.
Pourquoi vous n’avez pas besoin de tirer de grosses bouffées
Vous n’avez pas besoin de tirer de grosses bouffées en fumant de l’herbe, à moins d’être pressé et de vouloir vraiment planer. De plus, vous n’avez pas besoin de garder la fumée plus de quelques secondes. Le THC se diffuse rapidement à travers les membranes des cellules pulmonaires et dans la circulation sanguine. Garder la fumée de l’herbe pendant 10–20 secondes n’offre rien de plus que des rendements décroissants. La science existante à ce sujet reste relativement superficielle, mais elle montre au final que le fait de garder de grosses bouffées ne fait que peu de différence. Le mot de la fin ? Fumez de l’herbe de la manière qui vous plaît et ne vous conformez pas aux modes et attentes dénuées de fondement.
- Breathhold duration and response to marijuana smoke - PubMed https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov